Derrière le nom The Rome Pro(G)ject se cache un compositeur, Vincenzo Ricca et pas moins de 18 interprètes dont certains sont beaucoup plus connus que le concepteur du projet. Le sous-titre de l'oeuvre : "Une promenade musicale à travers l'histoire et les lieux, la grandeur et la beauté de la Cité éternelle.", est une invitation au voyage pour découvrir la magnificence de la capitale transalpine, bien plus qu'un "Week-end à Rome".
Si le nom de Vincenzo Ricca ne parle pas aux Gaulois que nous sommes, les Romains sont fort nombreux à le connaître car l'artiste a posé ses notes sur une grande quantité d'images pour la télévision italienne ou pour le cinéma. C'est d'ailleurs un documentaire sans images qui nous emmène dans le temps et l'espace, de la création de Rome ("... April 21st 753 B.C.") jusqu'à une projection vers l'avenir ("... Towards The Future"). On apprend, dans le magnifique livret de 28 pages, que Steve Hackett aurait été le révélateur du projet en lançant en mars 2009 à Vincenzo Ricca, comme une parole en l'air, qu'il aimerait composer un album inspiré par les fontaines de Rome.
Si la musique est en grande partie composée par Vincenzo, il a laissé le champ libre à ses invités pour y insérer leurs propres créations. Ainsi, David Cross a co-écrit "Over 2000 Fountains", splendide pièce virevoltante où ses violons font merveille. Pour "In And Around The Colosseum", c'est Mauro Montobbio qui compose une fresque puissante que ses compagnons de Il Tempo Della Clessidre se chargent d'interpréter avec brio. John Hackett et Nick Magnus se partagent la paternité de "Monuments And Statues EveryWhere", tandis que Steve Hackett co-signe avec Vincenzo Ricca "Down To The Domus Aurea" et "The Mouth Of Truth". Pour en finir avec les compositeurs célèbres, il ne reste qu'à citer Richard Sinclair pour "Caracalla's Dream" et David Jackson pour "A Mankind Heritage ...".
Chaque musicien a apporté sa propre sensibilité à ce projet et les titres sont évidemment dominés par leurs instruments de prédilection. Mais tout ce petit monde étant de la vieille école du rock progressif, l'ensemble est cohérent et la coloration 70's est largement modernisée par une technique moderne. Même les plus jeunes comme Franck Carducci se fondent dans l'esprit de l'oeuvre. Le fait que cette visite de Rome soit uniquement instrumentale ne la rend pas difficile d'accès car les compositions sont plutôt courtes, et les mélodies des flûtes de John Hackett ou des saxos de David Jackson se posent comme un chant sur les nappes de claviers et guitares.
Quel plus bel hommage pouvait être rendu à la "Cité Éternelle" ? Vincenzo Ricca a su s'entourer d'une pléiade d'artistes au talent incontestable pour un projet qui donne l'envie de visiter une ville ayant inspiré de si grandioses compositions ! Un disque incontournable pour tous les amateurs de prog symphonique.