Je connais, dans un petit village près de Clermont Ferrant, un sympathique forgeron qui ma poussé à me demander si l'artwork de ce 7ème (!!!) album de Kaledon ne viendrait pas d'une photo prise lors de l'une de ses démonstrations lors du marché hebdomadaire sur la place du village. L'effet aquarelle utilisé pour donner du mystère à la photo est de toute beauté et pouvait présager du meilleur pour la suite. Kaledon semble débuter ici une nouvelle saga après ses six chapitres consacrés aux "légendes des règnes oubliés". Il sera ici affaire d'Altor le roi des forgerons ! Youpi, tout un programme !
Symphonique jusqu'au bout des ongles, ce power metal est riche de tous les gimmicks et passages obligés du genre, des intros dramatiques en carton aux breaks symphoniques, des chœurs puissants en passant par les soli de claviers spatiaux, textes épiques, rythmiques en cavalcades et toute la buanderie ! Et Kaledon ne ménage pas le suspens. Le véloce et insipide 'Childhood' qui ouvre l'album ('Innocence' étant une intro dramatique aux chœurs d'Opéra féminins) en est la meilleure preuve. La seule originalité de ce titre provient, et c'est tout dire, de la toute fin où nous pouvons entendre notre musclé forgeron donner trois à quatre timides coups de marteau sur une enclume après le final apocalyptique. Humour quand tu nous tiens !
La suite n'est malheureusement qu'une énorme confirmation de nos peurs premières. L'intro de 'Between The Hammer And The Anvil' est presque une parodie de Metal (Les Inconnus ont été plus respectueux du public en cuir et cheveux longs) et ce n'est pas le chant au débit à peine calé ni les paroles aux rimes tordues qui vont arranger les choses. Pour ce qui est du refrain, nous vous laissons la surprise mais elle ne sera peut être pas du gout de tout le monde, surtout pas des fans d'un Power Metal Symphonique qui se respecte. 'My Personnal Hero' ou 'Screams In The Wind' semblent sauver les meubles en tenant simplement la route sans pour autant apporter une once d'originalité.
Chaque riff, mélodie, quand il n'est pas ridicule, rappelle que d'autres ont fait bien mieux avant, avec plus de talent, de voix, de conviction, de matériel. Et quand le groupe donne dans la ballade, c'est 'Lilibeth' qui vous entraine. Le chant, puissant, démolit d'entrée le semblant d'ambiance feutrée et le reste est tout bonnement navrant : piano criard joué par un chat de passage sur le clavier, solo de guitare aussi scintillant qu'une coquille de moule, n'en jetez plus, la coupe est pleine !
Par respect pour le groupe, nous arrêterons ici la chronique, la fin de l'album n'étant qu'une succession de découvertes qui vous laisseront entre le rire et les larmes. Comment un tel groupe est-il parvenu à sortir six albums avant celui-ci ? Mais que fait la police !?