Abraxas est le premier album du groupe polonais, je vous le donne en mille… Abraxas. Un groupe ayant fait le choix de clairement afficher ses origines en optant pour un chant polonais intégral.
Musicalement, il s’agit d’un néo-progressif dans la veine de Marillion avec claviers omniprésents, tout en gardant une personnalité propre. La guitare, très fluide, nous permet d’apprécier d’excellents solis. Le tout, malheureusement, un peu gâché par une production assez moyenne.
L’album débute sur le court instrumental "Before", une bonne intro rapide et un peu barrée faisant penser aux suèdois d’A.C.T. Puis suivent deux très bons morceaux, Tarot et Dorian Gray. Sur le premier cité, la musique se fait d'abord inquiétante puis carrément enjouée sur l’intro, avant de développer un thème progressif très intéressant. Un must ! Quand au deuxième, c’est un morceau plus « cool » mais agrémenté d’un break tout simplement génial. Là encore, un grand moment ! Suit Kameleon, le single de l’album qui est vraiment tout sauf inoubliable, passons rapidement !
Alhambra, la pièce suivante, nous permet de retrouver un Abraxas en pleine forme, plus atmosphérique avec une intro particulièrement bien soignée, la suite n’est pas en reste et nous tient en haleine sans difficulté, malgré un passage pour le moins bizarre, néanmoins magistralement enchaîné. Encore un bon morceau ! Inferno, le titre suivant, plus « direct » mais surtout plus anecdotique, n’en est pas moins relativement agréable. Tout comme Ajudah son successeur, bien que plus long. De Profundis, avant dernier morceau, introduit un côté plus mélancolique avec cette jolie intro à la guitare acoustique avant d’évoluer d’une manière étonnante mais fort réussie. Quand à Tabula Rasa, morceau le plus long de l’album, au début assez timide, il se transforme ensuite en un grand moment, bien aidé par un long passage de toute beauté où la flûte fait une apparition remarquée, avant de délicatement se terminer.
Venons-en au principal problème de ce disque : le chant ! En effet Adam Lassa est un chanteur ne manquant, certes, pas de personnalité, mais son chant m’est assez désagréable (il suffit d’écouter ses quelques tentatives de « gloussements » sur Tarot pour être irrémédiablement irrité au plus haut point) De plus, certaines mélodies vocales s’avèrent être assez difficiles, et pas seulement à cause de la langue (j’ai, à titre d’exemple, beaucoup aimé le chant en polonais d’Emila Derkowska du groupe Quidam). Résultat, l’association musique/chant est loin d’être irréprochable, à plusieurs reprises le chant ne semblant pas coller aux mélodies musicales…
Dommage ! Abraxas méritait vraiment mieux. Musicalement sans gros reproche, il ne leur reste plus qu’à repenser un peu leurs mélodies vocales et la façon de les chanter pour que je me laisse convaincre pleinement. Mais, d’une manière évidente, il s’agit d’un groupe à suivre de près, et qui signait là un premier album prometteur.