Melasse Italienne
Voilà un obscur groupe de black-metal Italien j’ai nommé Apolokia. Voilà la boue, la mélasse, l'innommable, le cauchemar fait musique.
Tout commence pourtant assez bien avec une piste aux relents de mystère. Malheureusement cette belle promesse s’envole assez rapidement dans un nuage de cendres et de rugissements diaboliques. A la suite de cela, tous nos espoirs musicaux s’évanouissent : du bruit, beaucoup de bruit et encore du bruit, agrémenté de-ci de-là d’un peu de bruit que l'on jurerait différent, mais dans le brouhaha général c'est difficile à dire.
Cette cascade sonore est déconstruite, les structures sont éclatées, le schéma musical classique est explosé. On croirait presque mettre un pied dans la musique atonale. Presque...
Précisons les ingrédients qui font ce macabre décor : une guitare saturée à l'extrême proposant des riffs basiques, une voix à la limite perceptible et très en retrait dans le mixage (si mixage il y a eu... écoutez ces grondements incessants, vous comprendrez alors que le doute est permis !) ainsi qu'une batterie trop audible, dont on ne distingue pas les nuances : elle martèle systématiquement des rythmes ultra-rapides et épileptiques. Mais au final on entend que le bruit continu et sur-aigüe des charley.
Pour notre plus grand malheur, le mixage produit un son brouillon, une série de plages similaires (seuls les blancs des transitions permettent de les distinguer), une bouillie infâme à la texture crasseuse et sans aucune variation. Il est aussi dommage qu'aucune mélodie ou structure familière n'émerge de ce magma...
Le paradoxe est néanmoins que l’on ressent une sorte d'attrait pour cet abject "objet" musical. Il s'exhale de ces grondements une ambiance malsaine vers laquelle certains seront attirés comme les mouches sur une carcasse. Mais ne cherchez pas une quelconque expression musicale, elle n'existe pas...