Quand on me demande de chroniquer un album de groupe inconnu, je pars en quête d'information sur le Net. Et là je trouve qu'Aeon Spoke est une formation initiée par deux musiciens de Cynic, groupe américain de death-metal, d'où une inquiétude, car le death est loin d'être ma tasse de thé.
Je commence donc l'écoute avec un a priori négatif et ... je reste scotché. 'No answers', le titre qui ouvre le disque, commence avec une guitare acoustique sur un rythme pop-folk et quand arrive un fond de guitare metal, je pense plus à de l'atmosphérique qu'à du death. C'est maintenant avec gourmandise que j'attends le deuxième titre, 'Pablo at the park', qui se révèle plus sombre que le précédent avec une ambiance entre Radiohead et Pineapple Thief, un de mes passages préférés.
Le troisième titre, 'Suicidal boy', malgré un thème plutôt macabre, a un rythme plus enjoué et révèle une autre facette nettement plus pop de la musique d'Aeon Spoke.
Les titres alternent les ambiances vraiment sombres à la Pineapple ('Grace', 'Face to the wind', 'For good', 'Yellowman'), et des rythmes plus musclés qui parfois évoquent le savoir faire d'un Steven Wilson ('Silence', 'Emmanuel', 'Nothing').
"Above The Buried City" est un album qui décevra peut-être les amateurs de rock nerveux, car du premier au dernier titre les variations de tempos sont limitées et la vitesse n'est pas au menu. Tout se joue dans la finesse, l'intimité et la profondeur des compositions. C'est une alchimie entre rock progressif et pop atmosphérique, entre des accords enjoués d'une guitare acoustique et les riffs métalliques brûlants. Les amateurs d'ambient-rock devraient y trouver leur compte qu'ils soient fans de Porcupine, de Pineapple ou même d'Anathema.