Cinema, est comme son nom ne l’indique pas vraiment, un groupe japonais, sortant à l’occasion de ce Mindscape son troisième album. Ce disque étant mon premier contact musical, aussi bien avec le groupe qu’avec la scène progressive japonaise (Outer Limits, Pageant, Fromage…) dont il est le rejeton, c’est avec une certaine circonspection que je me suis penché sur son cas.
Tout d’abord, la première chose qui vient à l’esprit après avoir écouté cet album en intégralité, c’est le mot féerie... Caractéristique en partie due aux différentes orchestrations symphoniques et plus particulièrement à la multitude d’instruments utilisés (violon, violoncelle, ocarina, piano, flûte).
Certains titres ou passages doivent bien plus à la musique classique qu’au rock progressif. Comme ce « A Gentle Scenery », admirablement beau mais totalement dépourvu de batterie. C’est d’ailleurs sur ce morceau que l’on découvre le chant d’Hiromi Fujimoto. Un chant en japonais complètement enchanteur et très lyrique accentuant cette impression féerique. Et que dire de ce A Breeze ? court instrumental de toute beauté pouvant faire penser à une bande originale d’un film (remarquez, avec un tel patronyme !!).
Bien évidemment, il arrive à Cinema d’évoluer dans un style bien plus progressif dans l’âme, comme sur ce long instrumental ouvrant l’album, dominé par une guitare aux relents néo progressif.
La guitare, justement venons-en ! Celle-ci fait parfois penser à Steve Rothery de Marillion. Elle nous offre quelques très grands moments grâce à quelques soli de toute beauté, comme sur le morceau The Sea Without A Shore, se concluant merveilleusement par un long solo particulièrement jouissif. Les claviers, eux, très amples, servent de base à quasiment toutes les mélodies développées sur Mindscape (comme sur The Hill Of Water). Quant à la batterie, plutôt légère, elle ne joue la plupart du temps qu'un rôle d’accompagnement…
Oui, la musique de Cinema est belle, mais revers de la médaille, elle peut rebuter. D’abord l’album a tendance à ne pas forcer sur les changements de rythmes, laissant la monotonie s’installer si l’on ne pénètre pas l’univers du groupe. Le rythme assez lent et souvent assez linéaire pouvant largement accentuer cette impression… De plus, le chant d’Hiromi Fujimoto, aussi beau soit-il, peut fatiguer à la longue, et plus particulièrement les non adeptes du chant lyrique.
Vous l’aurez compris, Cinema ne privilégie pas la technique pure mais cherche plutôt à explorer de vastes univers musicaux raffinés sans vraiment expérimenter, offrant de subtils arrangements et de jolies mélodies si reposantes.
Séduit, je suis ! Certes tout n’est pas non plus parfait dans ce disque, mais il a le mérite de nous faire voyager dans un beau royaume onirique dont on aimerait ne jamais revenir… Belle découverte !