Auteur, compositeur et interprète, Arman Méliès est finalement un ancien sur le circuit français avec quelques collaborations références comme Hubert-Felix Thièfaine et Alain Bashung (l’album "Bleu Pétrole"). Jouant de tous les instruments et aidé d’une boite à rythmes plutôt old school, il nous offre un quatrième album sobrement appelé "IV".
Au-delà d’une voix monocorde, et de ladite boîte à rythmes (l’instrumental Fern Insel et son atmosphère proche de Trisomie 21), Arman Méliès délivre une pop électronique décalée et sensuelle. Les paroles (en français) sentent bon la classe des auteurs du moment.
A vrai dire Arman Méliès œuvre dans un registre décalé et ne risque pas de rallier à lui nombre de brebis égarées dopées au "The Voice" et autres programmes si peu représentatifs de la qualité actuelle de notre musique française en pleine évolution positive.
Dans La Cendrée et sa pop entrainante, Mon Plus Bel Incendie et son ambiance accueillante ou encore Rose Poussière, sorte de composition à la Jean-Louis Murat grave dans l’idée mais joyeuse dans la construction, confortent l’auditeur que cet album a le petit truc en plus nécessitant un accueil chaleureux et intéressé. Sans parler de Silvaplana, œuvre progressive de plus de dix minutes, offrant de multiples ambiances : planant et grave dans l’introduction puis entrainant et finalement très old-school dans le final qui offre un petit air Pop Corn (Hot Butter) bien sympathique.
Mes Chers amis disponible en version instrumentale sur l’album est sortie précédemment juste avant le deuxième tour des élections présidentielles et est disponible sur le net (voir la vidéo ci-dessous) dans sa version originale avec le texte intégral du discours d’un président se présentant à sa réélection en 2012…Simplement jubilatoire et bien vu dans le contexte du moment. Bien évidemment, nous ne nous positionnerons pas sur ce sujet conformément à notre ligne directrice.
La pop synthétique d'Arman Méliès vogue sur des océans de bonheur noir et de jubilation contenue. Album performant dans son ensemble, jouissif par moments (les mélodies millimétrées de Les Vitrines), "IV" nous présente un talent, un vrai. Mais cela suffira-t-il pour se faire entendre ?