Une pochette très connotée années 50/60 et une musique résolument tournée vers le passé qui revisite les années 60, 70 et 80, c’est Plymouth Fury, un trio français qui, au-delà de son côté nostalgique, surprend par le côté nerveux et tonitruant de sa musique.
En effet, si le premier sentiment qui vient à l’écoute de ce "Vaudeville" est que le groupe a résolument planté ses pieds dans le son du dernier quart du siècle précédent, cette impression est rapidement balayée par l’intensité et la vigueur de sa musique. Une musique qui oscille entre Garage Rock, Noise Rock et Dark Wave britannique, avec toujours ce mot qui revient à l’esprit : nervosité. Il faut dire que le son est sec, l’interprétation énergique, le disque court, les compositions concises, le tout balancé avec un esprit Punk qui se rapproche furieusement de celui des MC5. On retrouve en effet, la même rage, la même explosivité et le même mur de guitares.
Pour autant, ce "Vaudeville" n’est pas uniforme et on y découvre bien d’autres influences. Aux côtés des réminiscences Punk Rock que l’on peut trouver dans "Maelstrom Libido", on trouve également des relents de Dark Wave. Toute la première partie de "The Snake" ressemble ainsi à un heureux mélange entre les premiers The Cure, Bauhaus et Echo & The Bunnymen alors que certaines parties de guitares de "Baíona De Noche" semblent tout droit sorties de la Stratocaster de Jimi Hendrix. Si les guitares sont bien au cœur de l’identité de Plymouth Fury, le chant (en anglais et en Espagnol) légèrement compressé, assez proche de celui de Martin Weaver des Wicked Lady, cadre à merveille avec le son du groupe. Les parallèles entre les deux trio sont d'ailleurs assez nombreux.
Le fil conducteur de ce disque demeure la capacité du groupe à proposer une musique allant à l’essentiel avec une efficacité sonore redoutable. Cependant, si la forme est bien jouissive, les compositions pourraient se montrer un peu plus originales et surprenantes. Le groupe possède de par son style de quoi carboniser les scènes mais sur disque, l’enthousiasme premier généré par sa fougue pourra laisser place à une légère lassitude. S’apparente un peu à une combustion rapide de par sa capacité et son efficacité à tout bouleverser, "Vaudeville" a ainsi du mal à durer dans le temps. Plymouth Fury aurait-il inventé la musique thermobarique ?