Surfant sur le succès connu depuis 2011 avec un premier album et la réédition du premier EP, les australiens de Tracer reviennent avec un "El Pistolero" plus rock que jamais.
Quelques changements notables sont à signaler. La production est assurée par l'incontournable Kevin Shirley qui s'est illustré auprès de Aerosmith, Dream Theater, Black Country Communion, Journey, The Black Crowes, Iron Maiden, Rush ou encore Slayer. Leigh Brown, frère de Michael, a quitté le groupe, remplacé par le bassiste Jett Heysen-Hicks. Tout cela aboutit à un album plus brut avec un son de guitare bien plus massif, soutenu par une basse qui groove davantage. Le chant voilé et granuleux est sans concession et participe grandement à une ambiance routière. Les riffs stoner rock penchant vers le grunge sont gras à l'envi.
Les quatre premiers titres sont énergiques et efficaces dont le basique et enthousiasmant 'Lady Killer'. Ensuite s'installe un peu de nuance avec le court 'Ballad Of El Pistolero' et ses arpèges à la guitare classique et 'Santa Cecilia' qui voit apparaître des chœurs plus mélodiques. Dès le titre 'Wolf In Cheap Clothes' et son excellent refrain entêtant, on a de nouveau affaire à un hymne rock très réussi. 'Hangman' et son ambiance orientale déroute un peu car il penche vers le rock alternatif, à l'instar de 'Scream In Silence'. 'Until The War Is Won' nous plonge dans les western Chicanos avec souplesse et délice. Ce titre, comme d'autres justifient pleinement le titre de l'album qui renvoie aux sombreros, fusillades et autres cactus des atmosphères mexicaines ou texanes. La musicalité et le soin apporté au climat de l'album sont plus fournis et ciselés que ne le laisse penser le début de l'album. On se surprend donc à se lover dans cet album débordant de puissance, de lourdeur mais aussi doté d'une certaine finesse.
Tracer nous gratifie d'un album très moderne mais clairement enraciné dans différentes formes de hard rock assumées. Les influences de Queens Of The Stone Age, Foo Fighters ou Pearl Jam sont bien palpables mais elles sont digérés à la sauce australienne des années 2010 et ce pour notre plus grand plaisir.