Après les albums "A Fragile Hope" sorti en 2007 et le très atmosphérique "Blessed & Cursed" (2010) qui ont réellement marqué la scène Post-Hardcore, les Anglais de Devil Sold His Soul sortent leur premier album sous leur nouveau label Small Town Records, comptant désormais dans leurs rangs l'ex guitariste de feu Rinoa, Jozef Norocky, qui sévit désormais à la basse.
Ce "Empire of Light" s'offre un superbe artwork, sombre et torturé, tout comme peut l'être la musique du sextet Anglais qui excelle en la matière. Produit par Johnny Renshaw et mixé par Alan Douche (Dillinger Escape Plan, Mastodon...), l'album envoie un véritable mur de son balançant équitablement les instruments, la voix, et les ambiances atmosphériques.
Introduit par l'excellent 'No Remorse, No regret', l'album commence fort, marquant nettement le parti pris d'équilibrer les ambiances, les cris avec le chant et les différents élément rapides et plus lents de Post-Hardcore. La voix de Ed alterne savament entre le cri égosillé, désespéré, revendicateur, et des passages plus clairs qui se trouvent légèrement majoritaires sur cette galette. Les passages d'ambiance de Paul Kiteny sur le titre introductif, ou encore 'Salvation Lies Within' sont de véritables oasis en plein désert... Le temps semble s'arrêter pendant cette bouffée d'air frais, avant de retomber, inexorablement, dans un déchainement hurlé de haine et de violence saturée.
L'émotion est palpable tant dans la musique que dans le chant alors que les tempi sont majoritairement lents, souvent en ternaire, apportant cette légèreté intrinsèque, qui, lorsqu'elle est mêlée aux autres éléments du genre, accentue l'émotion dégagée et ajoute un certain côté lancinant. La basse du nouveau venu est puissante et alourdit une atmosphère déjà chargée. La première moitié de 'It Rains Down' rappellera le son de Rinoa et sa mélancolie déprimante. Sur ce titre, le chant de Ed devient particulièrement intéressant, légèrement en retrait par rapport aux instruments, laissant temporairement l'ambiance prendre le pas avant de se faire rattraper par des growls zélés pour finir en apothéose.
Le travail fourni par la formation anglaise est impressionnant. Les détails sont soignés, les atmosphères sont fournies sans être surchargées et les différents éléments du style bien maîtrisés, avec un Gibb autant à l'aise dans les growls puissants que dans les parties claires chantées. Le groupe semblant désormais maitriser la recette du post-hardcore, la perfection n'est plus qu'une question de temps...