La troupe de Dreadful Silence, formée en 2003 se compose de cinq clowns musiciens sous le joug du tyran Ray Glow, amuseur en chef se posant tel le Monsieur Loyal d'un show morbide et déjanté. A l’image d'un "Freak Show", le groupe met en scène un univers "cartoon" alliant glauque et rock métal. L’équipage de notre cirque se compose d’un chanteur décérébré, Jacky Clown, d'un guitariste lanceur de couteaux, Bo, d'un batteur homme-canon, Oliver Pool, d'un bassiste schizophrène, Hëll Müt Hard, et d'un vieux clown aigri, Butcher Rizzo, guitariste et bras droit d'un meneur de revue avare et colérique, Ray Glow. Après avoir usiné un premier EP en 2009, "Dreadful Silence", cette joyeuse bande nous propose en 2013 son premier album, “Carnival Of Dead Bodies”
Pour cette première production, la pochette et le livret se révèlent agréables et homogènes, tout en évoquant le "freak" conducteur de leur démarche artistique, ce qui rend l’ensemble attirant. Musicalement le combo s’est inspiré de plusieurs genres entre heavy, thrash et hardcore. La voix est plutôt rocailleuse, grunt voire hurlée par moment. Le style fait penser tour à tour à Suicide Silence, Hatebreed, Sepultura, Pantera ou encore Slayer.
L’introduction annonce le début des festivités comme on le ferait au cirque : ‘Freaks And Demons’ permet de stabiliser ce côté clown, avec le riff principal, qui peut parfois résonner comme espiègle. Et c'est le Metallica vieille époque qui va s'inviter dans l'espace sonore, comme sur ‘The Great Opening’ et pas mal de titres de la première partie au regard des riffs typés et des rythmiques massives. La suite placera l’auditeur dans une certaine rengaine avec des structures et des mélodies se ressemblant un peu trop. En outre, le mélange des genres donne parfois l'impression d'un album fourre-tout (Metalcore, Thrash, Death et autres) alors qu’on aurait espéré un opus plus conceptuel.
Heureusement, ‘Kill You’ marque une transition et permet d’enchainer des titres plus modernes et moins linéaires comme ‘Own My Way’ ou ‘Piggy In The Mirror’ dans lequel le combo fait preuve d’une réelle efficacité grâce à des riffs tenaces et une section rythmique pesante et acerbe. ‘Town’z Clownz’ et ‘Flying Above The Dead’ permet également au groupe de montrer de quoi il est capable.
A la lecture de la carte, le menu proposé par Dreadfull Silence paraissait séduisant mais malheureusement cet opus n’aura pas tenu tous ses engagements. La première partie se révèle décevante et malgré quelques éléments intéressants dans la seconde, l'ensemble s'avère insuffisant pour se sentir entièrement plongé dans l’univers proposé.