Tout chez les italiens de Radiance est signe de progressisme. D’abord la configuration initiale en 2004 totalement féminine puis strictement paritaire dans son format actuel. Ainsi la guitare, instrument ô combien masculin, est chez Radiance tenue par Federica Viola. Ensuite dans le métal que le premier album du groupe, Undying Diabolyca, met en avant et qui tend souvent vers le progressif.
Plus que pour aucun autre style apparenté au métal c’est le génie qui classe les formations de part et d’autre de la fine frontière qui sépare une réussite d’un défouloir anarchique. Dans le cas de Radiance, l’exigence progressive ne pardonne pas et Undying Diabolyca s’avère être un fourre-tout de riffs un peu maladroit et de tempi assénés par une section rythmique étourdissante. La technicité des musiciens n’est pas ici remise en cause et même la guitariste Federica Viola n’a rien a envier aux techniciens mâles (les soli de "Storm" ou "Whirl’s Criterion") mais ce n’est qu’une condition parfois nécessaire et rarement suffisante à la réussite d’un album.
Quand le groupe officie dans le métal old-school ("Storm") ou les sombres intermèdes instrumentaux ("Towards Doom") le rendu est carré et moins critiquable. Les tentatives progressives, quant à elles, sont bien plus hasardeuses et confuses. On peut prélever ici ou là quelques séquences intéressantes ("Undying Diabolyca") ou mélodieuses ("Behind The Light") mais celles-ci émergent difficilement d’un ensemble chaotique et manquant de fluidité. Au niveau des voix, le travail n’est pas réjouissant. Les chœurs, participant à la densité propre au style, sont largement absents et Karin Baldanza incarne à elle seule l’apport vocal avec un timbre trop monotone pour ne pas éviter l’agacement de l’auditeur.
Le premier album de Radiance contient trop d’imperfections pour être considéré comme un premier effort encourageant. La production très clinique ne donne pas de relief aux instruments et l’ambiance générale est dominée par une batterie trop mise en avant. Se cantonner à une expression personnelle et humble du métal aurait peut être permis au groupe de se recentrer un peu plus sur le concept qu’ils ont voulu développer. Au lieu de cela, les italiens ont foncé tête baissée dans une voie sans doute trop ambitieuse pour eux.