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ARTISTE:
DAVID BOWIE
(ROYAUME UNI)
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TITRE:
THE NEXT DAY
(2013)
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LABEL:
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GENRE:
ROCK
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TAGS:
FM
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"The Next Day n'est ni un grand cru, ni une piquette, mais un album dans la moyenne, honorable et plaisant, qui s'écoute sans passion."
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3/5
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Assurément, en diffusant sur le Net le jour de son soixante-sixième anniversaire le clip 'Where Are We Now ?' précédant la sortie imminente d'un album qu'on n'espérait plus, David Bowie a su créer autour de l'évènement le buzz idéal pour s'assurer une large couverture médiatique. Il est vrai que le chanteur britannique n'en est pas à son coup d'essai et a déjà provoqué nombre de surprises au cours d'une carrière extrêmement riche et diversifiée.
Icône provocatrice des années 70, David Bowie fait partie de ces stars de la musique pour lesquelles la parution d'un album ne saurait laisser indifférent. Comme tous ces artistes à la carrière impressionnante, chaque nouveau disque partage l'auditeur entre la joie de découvrir une œuvre inédite et la crainte d'une déception. A moins de tomber de la planète Mars (et encore, avec 'Life On Mars', il y est peut-être célèbre), difficile de ne pas avoir dans l'oreille et espérer qui un nouveau Ziggy, qui un nouvel Aladdin Sane, un 'Heroes', un 'Let's Dance' ou un 'Ashes To Ashes'.
Le disque s'ouvre sur le titre éponyme qui, il faut le dire, augure du reste de l'album. Des titres courts, des compositions compactes, denses, où les guitares prédominent, non pas dans des solos vertigineux mais sous forme de murs sonores servant de toile de fond à la voix si caractéristique, acide et nasillarde de Bowie. Celle-ci paraît insensible aux outrages du temps mais on attend vainement qu'elle se déchire dans quelques fulgurances comme par le passé. Il semble que le chanteur ait délibérément choisi d'adopter un style détaché, distant, débitant souvent des propos monocordes plus proches d'un exorde politique que d'une déclaration d'amour. Il faut attendre 'You Feel So Lonely You Could Die' pour entendre une mélodie romantique et trois notes de piano, ce qui ne suffit pas à rendre ce titre impérissable.
Car "The Next Day" souffre d'un manque de nuance et de délicatesse. Les mélodies sont sacrifiées au profit d'une cadence martelée et l'album prend un petit côté bourrin malgré les rythmes dansants de la plupart des titres. Souvent le chant est réduit à une phrase musicale serinée d'un bout à l'autre sur diverses tonalités et montant crescendo dans le dernier tiers. Les titres font preuve de diversité mais les différences sont si subtiles que le disque apparaît presque trop homogène et sa générosité (17 titres) confine à la lassitude. Seuls 'Where Are We Now' ? et 'Heat', tous deux sombres et désincarnés à la façon de "hours…", 'Plan', un instrumental qui aurait pu figurer sur la deuxième face de "Low" ou "Heroes" et 'How Does The Grass Grow ?' avec son attachant refrain idiot viennent rompre une certaine monotonie.
Pourtant la lecture du line up (difficile tant la pochette hideuse est illisible, probablement conçue par un ophtalmo sadique en recherche de clientèle) pouvait laisser espérer plus de variété : dix-sept musiciens dont un quatuor de cordes, un sax baryton et une clarinette basse, malheureusement tous sous-utilisés et bien trop discrets. Néanmoins, l'auditeur averti retrouvera ici et là des sonorités qui lui rappelleront fugitivement "Ziggy Stardust", "Young Americans", "Low", "Lodger", "Let's Dance' et 'Heathen". A moins qu'il ne s'agisse d'un mirage sensoriel ?
Même si le plaisir n'est pas aussi intense qu'on l'espérait, il ne saurait être question de passer sous silence le professionnalisme de Bowie et des musiciens dont il s'est entouré. Au final "The Next Day" n'est ni un grand cru, ni une piquette, mais un album dans la moyenne, honorable et plaisant, qui s'écoute sans passion. Suivant qu'on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein on regrettera l'aspect un peu terne de la musique ou l'on se réjouira de constater que la voix de David Bowie n'a rien perdu de son magnétisme.
Plus d'information sur
http://www.davidbowie.com/
LISTE DES PISTES:
01. The Next Day – 03:26 02. Dirty Boys – 02:58 03. The Stars (Are Out Tonight) – 03:56 04. Love Is Lost – 03:57 05. Where Are We Now ? – 04:08 06. Valentine's Day – 03:01 07. If You Can See Me – 03:16 08. I'd Rather Be High – 03:44 09. Boss Of Me – 04:09 10. Dancing Out In Space – 03:24 11. How Does The Grass Grow ? – 04:33 12. (You Will) Set The World On Fire – 03:30 13. You Feel So Lonely You Could Die – 04:41 14. Heat – 04:25 15. So She (bonus) – 02:31 16. Plan (bonus) – 02:02 17. I'll Take You There (bonus) – 02:44
FORMATION:
Alex Alexander: Percussions (17) Anja Wood: Violoncelle (1,3,13,14,15) Antoine Silverman: Violon (1,3,13,14,15) David Bowie: Chant / Guitare (1,3,13,14,15,16,17), claviers (4,5,7,10,11,15,16,17), Percussions (16) David Torn: Guitare (1,3,7,10,11,13,14,15,17) Earl Slick: Guitare (2,6,12) Gail Ann Dorsey: Basse (1,3,4,10,11,13,14,17), Choeurs (3,7,9,11,12,13,17) Gerry Leonard: Guitares / Claviers (15) Henry Hey: Piano (5,13) Hiroko Taguchi: Alto (1,3,13,14,15) Janice Pendarvis: Choeurs (3,9,12,13,17) Maxim Moston: Violon (1,3,13,14,15) Sterling Campbell: Batterie (6,12) , Tambourin (12) Steve Elson: Saxophone baryton (2,3,9) , Clarinette basse (3) Tony Levin: Basse (2,5,7,8,9) Tony Visconti: Guitare (2,13,15,17), Violon (5), Basse (6,12,15) Zachary Alford: Batterie
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(2) AVIS DES LECTEURS
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Un album sensiblement meilleur qu'il n'y paraît à la première écoute. Cela commence par un semblant de Velvet Underground ou de Lou Reed plus ou moins expérimental, mais il est vrai
que Bowie n'a jamais été très à l'aise lorsqu'il n'investissait pas son propre style.
A partir de 'Love is lost', il se passe enfin quelque-chose : rythmique à contre-temps, nappe de synthétiseur hypnotique et scintillante sur salves de guitare âpre et saturée, avec le mid-tempo de la basse qui rappelle celui de 'Something in the Air', mais en plus rapide et plus obnubilant, pour un résultat réellement convaincant. On se dit que sur cette lancée, on tient peut-être un album à 4 étoiles... D'autant que 'Where are we now ?' à la mélodie aussi simple que poignante est l'une des plus belles ballades du répertoire Bowien (pour le coup, absolument pas d'accord avec Aladdin ! ;-) ), et que 'Valentine's Day' est accrocheur en diable, avec un couplet et un refrain qui s'entremêlent en une même osmose.
La suite est un peu plus aléatoire, avec du bon et du moins bon. N'empêche. Encore des choses à dire en 2013, au terme (ou presque) d'une discographie aussi longue que dantesque.
Avec autant de pépites, et contrairement à d'autres artistes, on ne peut pas dire, M. Bowie, que vous aurez été avide d'opérations best of. Where are you now ?
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Excellente surprise en ce qui me concerne, je n'attendais plus Bowie à ce niveau surtout après les soporifiques "Hours" et "Reality" (il y avait quelques fulgurances sur "Heathen"). En fait, la seule déception concerne le premier single "Where are you now" (j'ai eu peur que tout l'album ressemble à ce morceau poussif) mais non, les ambiances Lodger/Scary Monsters sont finalement retrouvées avec un album éclectique et dynamique. Certes, Ziggy Stardust parait loin mais ce caméléon qu'est Bowie a tellement changé de peau dans sa vie qu'on ne peut plus lui faire honnêtement le reproche de vouloir encore évoluer. Etre là où on ne l'attendait pas, c'est aussi la définition d'un artiste digne de ce nom.
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LECTEURS:
4/5 (4 avis)
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STAFF:
3/5 (4 avis)
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