Il sont drôles tout de même chez Witche's Brew. Ce groupe versant sans vergogne aucune dans un Rock poisseux et psychédélique, heureuse association du Hard Rock et du Stoner et dont les références seraient plutôt à chercher du côté de Mountain et Blue Cheer intitule son second méfait "Supersonic Speed Freaks" ! En plus d'avoir du talent, ces gars là ont de l'humour.
Continuant sur leur lancée, appuyant une personnalité plus marquée encore, Witche's Brew vous invite une fois de plus à l'orgie, lançant la grand messe avec un 'Vintage Wine' à la lourdeur impressionnante. La voix du bassiste Mirko Zonca gagne ici en puissance et en clarté et le titre, long et parfois malsain (ces appels d'outre tombe sur le solo) n'en est pas moins doté sur la fin d'un joyeux saxophone. Etonnant mais diablement efficace...
'What'd You Want From Me' aux multiples mélodies enchevêtrées brille par ses riches et permanentes incursions de claviers et 'Children Of The Sun' casse rapidement l'impression que tout pourrait être ici monochrome et lassant pour les non-initiés. Débutant sur une légère guitare acoustique, il est ensuite le terrain improbable de l'association d'un Sabbath et d'un Yakari qui s'énerverait un peu trop sur sa flute (à sa desserte, se faire entendre sur du Sabbath n'est pas des plus aisés). Majoritairement instrumental, ce titre place la barre très haut à de nombreux niveaux et suffit à gagner la confiance des plus exigeants et ouverts d'entre vous.
Le reste n'est plus que formalité. La rythmique, toujours prompte à retourner la terre sur un bon mètre de profondeur tient la barre sans faiblir, transcendant le long 'Make Me Pay' et relançant l'allure sur un 'Tell Me Why' bienvenu et gavé d'interventions de basse explosives et envahissantes. L'album s'achève sur deux titres telluriques et habités, qui ne vous lâchent qu'une fois la dernière note exécutée, lessivés mais heureux.
Voilà qui force le respect ! La richesse de sa musique, l'équilibre de ses titres devraient attirer du monde au balcon, même ceux qui restent généralement sceptiques à la lecture des termes "psychédéliques" et "70's" car ici rien n'est caricature, ni plagiat ou facilité. C'est le Rock qui l'emporte et comme bien souvent dans ces cas là, les amoureux se régaleront, quelque soit l'étiquette. A bon entendeur…