Quelle agréable « surprise » que de revoir Vulcain nous revenir avec un nouvel album studio, pas moins de 15 années après la sortie de "Stoppe La Machine". Précédé par de nombreux concerts ayant donnés naissance au live "En Revenant" (2011), le trio concrétise nos espoirs avec ce "V8" qui plonge majoritairement ses racines dans les premières heures du groupe, mais pas uniquement...
L’élargissement de leur spectre artistique qui semblait être un objectif à la fin des années 80 n’est ainsi plus de mise et c’est un Rock ‘n Roll rugueux, lourd et rapide que Vulcain nous balance ici. L’ensemble est véloce et énervé, même si de petites incursions en territoire plus Blues ("Limite", "Croix de bois") ou plus Hard Rock ("Rien A Voir" et "Dans Mes Rèves") font parfois leur apparition. Mais à l’image du survolté "Avec Vous", le groupe n’est pas revenu pour faire dans la dentelle et les morceaux sont souvent bruts, dépouillés, directs. Même la reprise de "L’arrivée Du Tour" de Bashung est passée à la moulinette Rickenbacker. La rencontre entre les alliances incongrues de mots de Boris Bergman et le style plus basique et simpliste de Vulcain est d’ailleurs une réelle surprise.
Mais malgré les bons moments, notamment sur "Rien A Voir" bien moins basique qu’il n’y parait de prime abord ou bien sur l’endiablé "Croix De Bois", la perception de ce disque est légèrement déformée par les fantasmes qu’il a suscités. Si Vulcain est revenu en faisant ce qu’il aime et sait faire, à savoir du Rock ‘N Roll puissant et abrasif, la nostalgie de notre adolescence nous laissait espérer vivre le même grand frisson que celui né de la découverte de leurs premiers opus. Nous devrons donc nous contenter d’un album de hard Rock honnête et sans surprise dont la production s'avère un peu trop rêche. Il faut se rendre à l’évidence : la première fois ce n’est qu’une seule fois, et c’était il y a longtemps…