Dirty Sound Magnet... Voilà un nom étrange pour un groupe de rock... Un nom qui sonnerait plus comme un combo de rock-indé-grunge tout droit issu de la vague des années 90. Plongeons donc dans cette musique issue des plaines arides, immergeons nous dans les contrées sauvages, les traversées épiques... Baignons nous dans ce rock mâtiné de blues.
Le son est gras, épais comme un sandwich, pas ceux servis par la SNCF mais plutôt un sandwich grec dégoulinant de sauce blanche. Du gras, de la sueur et de la transpiration, telles sont bases de ce bouillon corrosif. La musique est chaude, les titres sont lourds. Le plomb en fusion coule dans nos oreilles comme à la grande époque du Zeppelin Plombé. Les compositions étalent un réel sens mélodique (Free Castle Town) ou un côté plus lourd (Heavy Hours ou Hotel Goomba). Ecoutez What Lies Behind et vous comprendrez que le combo mérite d’être découvert et qu’il a la capacité de devenir une référence.
La guitare brulante construit une mélasse qui piègera les oreilles des auditeurs les plus retissants. Entre rock et blues elle navigue, toujours électrique ou éclectique. On sent la patte du guitariste soliste du regretté Calvin Russel mais plane aussi l'ombre de David Gilmour, Jimi Hendrix (sur Mike's Awakening) ou même de Roy Buchanan. La voix est pleine de cette couleur propre au blues, elle sait jouer et se déployer en de belles mélodies reprenant même parfois certaines intonations de Matthew Bellamy de Muse. Quant à la section rythmique, elle se veut efficace et orne cet opus d’une couche d’or pur.
Douceur et sauvagerie, tensions puis relâchements se mêlent dans ce sabbat en l'honneur du blues. Si vous aimez la musique sensuelle, mélodique, rageuse issue du croisement entre le rock et le blues, jetez vous sur cet opus pour y découvrir le cœur, l’âme, en un mot l’essence de ce mouvement qui n'a pas fini de nous faire vibrer.