Comme vous l'expliquait mon collègue Tonyb dans sa chronique de "Disobey" parue en 2011, si cet album était le premier de Comedy Of Errors, les origines du groupe écossais remontent à la fin des 80's. Ce ne sont donc pas des "gamins" qui nous proposent avec "Fanfare & Fantasy" un deuxième album qui, disons le tout de go, respire la maturité.
Dès le premier titre, "Fanfare For The Broken Hearted", les membres CoE démontrent sur plus de neuf minutes que l'esprit néo-prog d'inspiration Pendragonesque est une dominante de leur musique. On peut entendre dans la voix de Joe Cairney des intonations dans les aigus et un phrasé proches de ceux de Nick Barrett en moins rauque toutefois. Cette première pièce nous annonce une grande richesse de composition et d'arrangements, avec des synthés alternant les cuivres et les cordes, des ponctuations de percussions diverses et variées, des montées de guitare saturée et quelques passages plus acoustique à la guitare et au piano. On retrouvera cette grandiloquence sur les pièces les plus longues de l'album telles que "The Cause" (9'29) ou "The Answer" (9'58).
Deux autres colorations frappent également l’ouïe de l'auditeur attentif : une ressemblance avec le chant de Bart Schram du groupe belge Mindgames ("In a Lifetime", "Going for a Song") et parfois des décollages punchy évoquant les Suédois d'A.C.T ("Something She Said", "Merry Dance"). Au détour de ces compositions symphoniques, scintillantes, pétillantes, surgit une pièce étrange, "Times Motet and Galliard", qui vient comme un entracte nous dépayser avec une première partie planante où un chœur féminin et néanmoins synthétique caresse nos tympans d'une mélopée envoûtante et une deuxième partie chantée sur une instrumentation et une écriture très médiévale. Un OVNI musical qui écoute après écoute se révèle très attachant.
Cet album ne comporte pas de réels points faibles mais fourmille de fulgurances néo-progressives de haute tenue. S'il fallait détailler un titre pour illustrer cette assertion ce pourrait être "Going for a Song", déjà cité plus haut pour son chant 'à la' Mindgames. A la fin de la première partie survient une petite mélodie qui fait diablement penser à "Felona e Sorona" de Le Orme. Puis on bascule dans une envolée de claviers se mêlant à la guitare dans un genre de fugue Bachienne pour terminer sur une ambiance évoquant les grandes heures du prog symphonique des 70's, même si le chœur vocal final ne doit rien au Mellotron.
Les qualités qui pointaient dans "Disobey" se concrétisent avec ce deuxième album qui porte fort bien son nom. Comedy Of Errors nous offre un rock néo-progressif éclatant d'harmonies comme une fanfare et bourré de fantaisie croustillante. Si le groupe continue sur cette bonne voie, il pourra prétendre à une place de choix au coté des grand anciens tels que Pendragon ou IQ.