Quatre années se sont écoulées depuis 'Le Chemin Du Ciel', précédent album d'ACWL Et du chemin, le trio francilien en a parcouru un bon bout, suivi de près par une grande partie des médias musicaux français ainsi que Nicolas Sirkis qui les soutient depuis quelques temps.
La formation a mis dans cet album les ingrédients évidents d'une réussite commerciale annoncée. Le ton s'est un peu assagi, particulièrement les sonorités de guitares moins typées métal. ACWL met l'accent sur mélodies légères aux ambiances intimistes et éthérées, teintées de noirceur et de mélancolie. L'ambiance en est pesante et encore accentuée par des choix artistiques volontairement orientés vers cet univers mélo-pop.
Une bonne moitié des titres est en français et le reste en anglais . Céline partage également le micro avec Jean qui apporte encore plus de diversité, et si leur association est souvent très convaincante comme sur "Someone Will Stay" ou "Ghost Love", elle l'est parfois beaucoup moins ("How Long"). Globalement, la voix reste le défaut majeur du combo, souvent jusqu'à l'exaspération ("Des Profondeurs") et ce n'est pas "Ma Peluche En Laine", trop fortement inspiré de "J'ai Demandé A La Lune" qui changera la donne. Heureusement d'autres titres relèvent largement le niveau. Ainsi, "Ghost Love", "You Run" ou "Way Back Home" installent une ambiance douce et mélancolique qui transporte l'auditeur dans cet "Être Ange Démon" aux parfums particuliers.
Monotonie ou homogéneité ? modern pop ou variété aseptisée ? Inspirations trop evidentes d'Indochine ou recherche artistique concordante ? Constamment à mi-chemin entre deux idées opposées, l'album finit par trouver son identité dans cette bivalence artistique qui semble délibérée. Et si l'on est sans cesse ballotté entre le sentiment de détester et celui d'adorer, c'est qu'ACWL ne laisse pas indifférent.
ACWL ne rompt pas assez avec la nostalgie de leur précédent succès. S'ils tentent de reproduire les conditions de la réussite passée, il n'est pas certain que les sirènes radiophoniques s'y risquent une seconde fois. ACWL évolue peu et malgré un potentiel créatif asseyant une forte personnalité et une identité affirmée, la démarche manque pour l'instant de relief pour tutoyer les sommets visés.