N'importe quel passionné de musique qui arpente un tant soit peu les studios de répétition parisiens aura pu constater à quel point les groupes amateurs sont nombreux dans notre capitale. La grande majorité de ces groupes amateurs ne percera jamais, d'autres arrivent à se faire produire et, dans ceux-ci, il en est certains dont on en arrive à se demander comment ils ont pu sortir de l'ombre. C'est le cas de The Black Noodle Project.
Les groupes français de qualité sont certes peu nombreux mais ils existent et cela suffit pour justifier le luxe d'opérer un tri et de ne pas tomber dans un "chauvinisme" aveugle. Car disons-le tout de suite : si je suis personnellement prêt à écouter l'éventuel second album de ce groupe, je n'en oublierai pas moins celui-ci.
Inspiré de façon évidente par Pink Floyd, Jérémie Grima est pourtant à l'origine d'un album que je qualifierais de médiocre, à commencer par la production. Ce que j'excuse justement à Pink Floyd sur ses premiers albums, je n'arrive pas à le comprendre en 2005, même s'il est vrai que l'enregistrement s'est fait dans un studio qui n'a certainement pas l'expérience des plus grands.
Ajoutons à cela que les compositions, si elles tiennent la route, ne resteront pas dans les mémoires non plus, avec en particulier des erreurs flagrantes comme la fin à rallonge - et insupportable - de "She Prefers Her Dreams" qui semble se vouloir le point d'orgue grandiose mais qui est loin de donner cet effet.
Enfin, le niveau technique laisse à désirer : comme beaucoup de guitaristes chanteurs, le leader de ce groupe devrait se mettre en quête d'un chanteur spécialisé dans ce rôle extrêmement difficile à tenir et j'avoue souffrir en entendant une rigidité générale qui est bien peu adaptée au style de musique abordé.
Tous les premiers essais ne peuvent pas être concluants et j'attendrai donc ici le second pour savoir si je m'intéresse à la carrière de ce nouveau groupe. En attendant, je vais aller me consoler en ressortant "Dark Side Of The Moon".