Le Groupe britannique FM, formé en 1984 autour des frères Overland (ex-Wildlife), s’est reformé en 2007 et a sorti un opus assez discret en 2010, intitulé « Metropolis ». Depuis le groupe semble avoir beaucoup tourné, mais c’est seulement maintenant qu’il sort un nouvel album. Nouvel album, en fait, nouveaux albums, car à quelques jours d’intervalle, ce sont deux "Rockville" qui sont proposés aux amateurs de hard mélodique teinté de blues. Curieuse initiative, car le précédent, s’il était de bonne facture, n’atteignait pas les sommets et avait laissé mijoter son géniteur en division 2 !
"Rockville" débute sur un rythme légèrement électro-synthétique qui laisse vite place à un style plus classique, pas loin d’un Huey Lewis And The News, bonne entrée en matière! "Wake Up The World" fait à peine hausser un sourcil, mais avec "Only Foolin’" la pression monte d’un cran. Le titre est bien enlevé, les riffs percutants, la voix de Steve Overland est bien en place et il est agrémenté de beaux choeurs soul féminins et de cuivres. Sur "Crave", FM se fait encore plus FM, toujours avec une mélodie aux accents westcoast, mais les interventions de la guitare sont suffisamment cinglantes pour éviter la mièvrerie.
On se dit cependant que la formation se contente d’assurer, sans prendre de risque, en restant bien ancrée dans son style en demi-teinte bien confortable. Mais en passant à ce qui se serait encore appelé il y a quelques décennies, la face 2, le niveau est tout autre. "Story Of My Life" nous emmène dans une ballade à faire pâlir Bryan Adams avec une superbe mélodie, une voix juste et sablée et de l’émotion à revendre !
Dès lors, FM ne va pas relâcher la pression ! L’orgue Hammond sur "Better Late Than Ever" est du plus bel effet et le titre terriblement accrocheur. "Crosstown Train" dans une veine plus hard mélodique (qui a dit enfin ?) s'installe dans le haut du panier. Et les deux derniers titres sont de petites pépites, "Goodbye Yesterday" avec son intro guitare country nous fait une fusion entre hard mélo et du Lynyrd Skynyrd alors que "High Cost Of Loving" frôle la perfection avec sa guitare ciselée et ce parfum de blues parfaitement intégré.
Avec une moitié d’album au plus haut niveau et une autre de bonne qualité, il est permis de se demander l’intérêt de sortir simultanément un Rockville II aussi bon puisse-t-il être. Il eut sans doute été plus judicieux de choisir la quintessence des deux albums. Espérons que ce ne soit pas une occasion manquée pour FM, car cet album vaut vraiment le détour.