Fear Factory qui se forme en 1989 à Los Angeles sous le nom d'Ulceration est né de la rencontre de Dino Cazares, Raymond Herrera et Burton C. Bell. Rapidement la formation va se faire un nom dans le milieu métallique local grâce à deux démos fusionnant du death métal à de l'industriel et du grindcore avec un chanteur qui passe sans difficulté du chant hurlé au chant clair.
"Soul Of A New Machine" voit le jour en Aout 1992 et arrive après la sortie manquée de "Concrete" suite à un différent entre le groupe et le producteur, Ross Robinson, qui se réglera devant les tribunaux. "Soul Of A New Machine" porte bien son nom tant il est différent et novateur avec ce mix entre death métal et industriel. La batterie de Herrera s'apparente à une machine de guerre et le chant mélange growl typique et passages clairs envoutants. Il en ressort un disque coup de poing, annonciateur d'une évolution phare dans l'univers métal.
Parfaitement mis en son par Colin Richardson, le disque est brut de décoffrage et ne fait guère de quartiers le long des 17 pistes qu'il contient. Bien évidemment, tout n'est pas encore parfait. Le disque contient plusieurs titres passables et la brutalité extrême dégagée dessert parfois un peu l'ensemble mais en triant un peu, quelques compositions telles "Scumgrief", "Big God/Raped Souls", "Self Immolation", Martyr" ou encore "Crisis" montrent déjà un vrai potentiel. Bell y impressionne par sa voix claire et pure ainsi que par ses hurlements tandis que Cazares construit à la guitare un mur sonore efficace, croisement entre Slayer, Strapping Young Lad et Napalm Death, qui doit autant au death métal qu'au thrash. Les passages industriels contribuent quant à eux à créer cet espace sonore si particulier, dans l'esprit d'un Godflesh ou d'un Ministry.
Ce premier album souffre de quelques défauts et de redondances mais il est le précurseur d'une ère nouvelle qui va fleurir dans les années 90. On y devine les racines de ce qui sera rapidement appelé le néo métal. En attendant, avec ce "Soul of A New Machine", Fear Factory se place d'emblée dans les formations qui comptent et la suite de ses aventures sera suivie avec beaucoup de ferveur par un grand nombre de fans.