"The Last Battle" n'est que le sixième album du groupe britannique Haze dont l'existence remonte quand même à la fin des 70's. Le projet créé par les frères McMahon s'est arrêté en 1988 pour devenir World Turtle, et si la discographie affiche un album plus récent c'est qu'il porte le nom des deux projets. Haze nous revient donc après 25 ans de silence avec un véritable nouvel (?) opus.
En fait de nouveauté, la set list révèle deux titres de 2012/2013 , deux de 1987/1988 et neuf écrits entre 2002 et 2008. Et, si l'on compte bien, il manque une quatorzième composition qui est une adaptation non datée d'un air de folklore groenlandais, nommée pour l'occasion "Balder And The Mistletoe". Puisque le mot folklore est lâché, penchons nous sur cette influence dominante de la musique de Haze. On peut entendre de belles colorations médiévales à la Blackmore's Night sur le court instrumental "Silent Water", mais aussi sur "The Last Battle" qui ouvre l'album. Une autre sorte de folk, plus country américain, prédomine sur la ballade "Grey To Blue" ou "Classic Rock Bar".
La présence de flûtes sur certains morceaux évoquera, par moment, Jethro Tull sur "The Barrister And The Bargast" mais également sur la deuxième partie de "Train" qui commence pourtant comme un blues-rock 'claptonnien'. Au jeu des ressemblances, difficile de passer à coté du timbre de voix de Paul McMahon qui est très semblable à celui de Philip Griffiths d'Alias Eyes, ressemblance plus que flagrante sur un titre comme "Dragon Fly" où même l'approche musicale fait songer à l'excellent "Field Of Names" des Allemands.
Le principal défaut de cet opus serait un manque de cohésion, mais la variété de styles présente ici s'avère être en fait une qualité. Les titres sont au pire agréables et au mieux passionnants. A la place d'honneur on pourrait citer " Is That It", où le jeu de guitare de Paul McMahon est juste fabuleux, emplissant l'espace sonore de manière presque discrète et à déguster jusqu'à la dernière note. Tous les musiciens participant aux parties vocales, on pourra capter çà et là les accents de Bowie, Ian Anderson voire Peter Kingsburry.
"The Last Battle" est un bien sympathique album, très varié, où le progressif n'est que sous-jacent, comme une épice que l'on devine sans vraiment l'identifier. Il ne reste plus qu'à souhaiter que Haze redevienne un groupe à part entière et nous serve un prochain opus basé sur de nouvelles compositions.