Dans la foulée de la sortie de son galop d’essai éponyme, c’est sans surprise que Shadow Kingdom tamise le back catalogue de Corsair en déversant dans les bacs ce Ghosts Of Proxima Centauri, deuxième EP des Américains, lequel en 2011 reprenait les choses là où les avait laissé Alpha Centauri leur premier (petit) opus l’année d’avant.
Maigre rondelle peut-être, d’une bonne trentaine de minutes tout de même, cette nouvelle sortie n’est pourtant pas à négliger en cela qu’elle fait plus que porter les germes de la réussite à venir. En six titres, Corsair esquisse ce style empli de fraîcheur, à la croisée de Thin Lizzy pour les harmonies vocales et de la NWOBHM pour ses guitares qui galopent généreusement, ce qui fait de lui le plus british des groupes américains. "Warrior Woman" ou "Centurion" pourraient ainsi presque passer pour des reprises de la formation de Phil Lynott.
Ceci dit, Corsair possède une identité qui lui est propre, qui va au-delà de la banale photocopie. C’est par exemple dans "Wolfrider", instrumental aux contours rugueux tout en progression, que cette attachante personnalité est à chercher. Dans ces lignes de guitares plus sales que chez les Anglais ou dans ces envolées quasi progressives aux confins du rock cosmique à la Hawkwind (le long "Orca", curieusement piloté par une voix féminine) aussi.
En définitive, le constat est identique à celui du premier album. D’aucuns regretteront ainsi une certaine mollesse de trait, loin de la nerveuse dynamique d’un Slough Feg ou la puissance d'un Hammers Of Misfortune, autre groupe US dont le Heavy Metal est alimenté à la Vierge de Fer de l’âge d’or.
Tirant une bonne part de son charme de ce vernis extrêmement mélodique, à peine noirci par une prise de son sans fioritures, Corsair s'affirme comme une excellente formation à l’inspiration old school sans être (trop) passéiste. Anachronique peut-être, franchement agréable à écouter surement.