Green Fairy où littéralement la "Fée Verte" est l'autre petit nom de l'absinthe, cette liqueur controversée qui est réapparue en France en 2010. 2010 est également l'année de sortie de "From East To West", le premier album de la formation suisse.
Sur l'échiquier musical, le quatuor occupe une place un peu ambiguë, à la frontière entre des influences issues des années 70, une bonne dose de métal, le tout arrosé de compositions progressives. Ces orientations trouvent leurs origines directement dans le passé des musiciens, Marc-Anthony Messerli (guitare) et Manu Tarabay (guitare et chant) préférant les seventies quand Julien Waroux (basse) et Robin Bertin (batterie) affectionnent le métal.
L'album débute clairement sur ces influences seventies avec un très réussi 'From East To West' proche de Deep Purple où l'on pourra apprécier le son des cymbales. Ensuite 'Grim Fury', dont le riff de guitare rappelera celui de 'Kashmir' de Led Zepplin, prolonge cette plongée dans les années 70. Les influences métalliques quant à elles feront leur apparitions sur 'Fire Of Machines' avec une seconde partie, qui à quelques vociférations près, est totalement instrumentale. Ce titre semble être un exutoire jubilatoire pour le groupe même si ce prolongement ne présente pas vraiment d'intérêt pour l'auditeur. 'Whispers Of A Ghost' est certainement le titre le plus original et le plus progressif de l'album. L'alternance entre des couplets lents et un refrain rapide associés à une introduction qui utilise un son clair de guitare tranchant avec les passages plus électriques et saturés, font apparaitre une bonne touche d'originalité.
Si l'absence de choix entre rock des années 70 et métal constitue l'identité du combo, il en est également son talon d'Achille, tout comme le manque de clavier qui réduit les possibilités de dérives progressives. Sans réellement vous enivrer, Green Fairy vous fera cependant passer un bon moment.