"The Warmest Sun In Winter" est le 5ème album studio de Believe (décidément prolixe) et fait suite au très bon DVD de l’année passée. Avec un line-up inchangé il fallait bien s’attendre à de faibles changements.
Satomi - la fabuleuse violoniste qui inonde de rayonnement les concerts du groupe - n’intervient cette fois-ci que sur deux titres : la composition cachée The Bright Day ainsi que Please Go Home complétement hantée par les vieux démons Collage dans son développement. Il est dommage que ses interventions soient plus dédiées à l’accompagnement qu’à des fonctions solistes.
Karol a encore progressé au niveau du chant donnant encore plus d’ampleur à sa voix chaude et monocorde permettant dorénavant un légèrement rapprochement avec Marc Atkinson (Riversea). Cette voix complète harmonieusement les compositions largement orientées sur des recherches d’ambiances et des mélodies portées vers l’émotion. Sur ce point les polonais ont su livrer un disque d’une durée suffisamment courte (50 minutes) pour ne pas lasser et intelligemment longue pour ferrer l’auditeur à son progressif soyeux et remarquablement interprété.
Le liant indissociable à cette entreprise reste le lyrisme et la sensibilité de la guitare de Mirek Gil toujours aussi présent et incontournable. Believe c’est encore lui, et la formation vit par le touché de cet homme capable de tirer de sa 6-cordes de longues larmes ou de minuscules riffs ciselés pour accompagner un mid-tempo (Unborn/Turn Around) au touché sensuel.
Words s’ouvre doucement avec une batterie complémentée de légères nappes de claviers, Karol élargissant un peu plus sa palette avec un travail sur les chœurs. La rampe de lancement idéalement préparée, il ne reste plus que les soli de guitare et d’orgue pour finaliser le tout. Le deuxième épique (Herthless Land) offre lui aussi un développement progressif qui finit sur un solo de guitare un peu plus agressif.
Vous l’aurez compris, point de décharges électriques abusives dans cet opus, Believe continue sur sa lancée et livre ici un bel album de plus où la sensualité de Karol, la maitrise de l’instrument de Mirek accompagnés par des lieutenants tout aussi suiveurs et précis dans leur interventions concourent à confirmer la montée en puissance et l’assise des polonais dans le progressif atmosphérique. Recommandable même si certains pourront commencer à dire que Believe commence à tourner en rond. Parfois, ne pas changer reste un gage de qualité...