Issu de la terre suédoise qui l'a vu naître en 2011, The Resistance se présente avant tout comme le nouveau groupe de Jesper Strömblad, ancien pilier d'In Flames qu'il a contribué à fonder en 1990 et avec lequel il a créé ce son made in Göteborg qui a fait école.
Si son nom suffira très certainement au groupe à vendre des albums par palettes entières, les gars qui l'accompagnent ne sont pas pour autant des inconnus, bien au contraire, puisque le bonhomme n'a pas cherché bien loin un deuxième guitariste, Glenn Ljungström l'ayant déjà secondé au sein de Dimension Zero, cependant que le chanteur Marco Aro a joué le bouche-trou de luxe chez The Haunted, entre deux passages de Peter Dolving. Egalement ancien membre de Face Down, le chanteur retrouve ici le batteur Christofer Barkensjö.
Bref, The Resistance se veut déjà une histoire d'amitié, de famille, celle de musiciens que cimente une même vision du Metal, brutale et mélodique à la fois. De fait, avant même de lancer l'écoute de son galop d'essai, l'image d'un croisement entre la force catchy d'In Flames et la puissance rageuse de The Haunted s'impose d'emblée. Baptisé Scars, dont le terrain a été préparé il y a quelques mois à peine par le EP Rise From Treason, cet album est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
Bonne car il démontre que Strömblad, peut-être lassé de l'orientation plus Nu-Metal de son ancien port d'attache, n'est pas totalement perdu pour le vrai Death Metal, ce dont on doutait fortement depuis Come Clarity et A Sense Of Purpose. Son jeu reste certes inimitable mais évoquera davantage la période Colony/Clayman que la suivante qui coincida toutefois avec l'explosion médiatique d'In Flames. Bonne toujours en cela que voir Aro participer enfin à un nouveau projet après son éviction il y a dix ans de l'héritier d'At The Gates fait plaisir à entendre. L'homme n'a rien perdu de sa verve explosive, prouvant une bonne fois pour toute qu'il n'a pas à rougir de la comparaison avec Dolving. Bonne enfin car l'opus a les suffisamment d'atouts pour éclabousser les oreilles que ne rebutent pas un Metal de la mort nourri aux amphétamines Hardcore.
Mauvaise car on a tout de même connu cette paire de musiciens plus novatrice. Le logo du groupe qu'on croirait piqué à celui de Hatebreed se révèle être un indice qui ne trompe pas quant au manque de prise de risque de The Resistance dont l'efficacité n'est pas à contester contrairement à son absence de personnalité. Mauvaise parce Scars n'évite malheureusement toujours pas une regrettable linéarité que sa courte durée (moins de quarante minutes) ne parvient même pas à cacher.
Ce jugement pourra paraitre sévère mais on attendait tout simplement plus de ce "super-groupe" dont le line-up laissait imaginer une réussite bien plus franche. Ne boudons néanmoins pas (trop) notre plaisir face à cet essai solidement charpenté qu'emporte une sanglante énergie. L'avenir nous dira si The Resistance saura s'imposer durablement...