Nous avions eu la chance d’avoir entre nos mains le précédent rejeton des Driving Dead Girl qui nous avait enchanté et nous nous demandions si le groupe allait confirmer l’évolution permanente entamée depuis sa création. Le line-up a légèrement évolué puisque un changement de personnel a eu lieu à la basse donnant une place encore plus prononcé dans la production pour cet élément rythmique.
Sur le fond, le propos des belges n’a pas changé d’un iota et laisse toujours traîner son rock enfiévré dans les années 70 et 80 et sa cohorte de groupes de rock puissant comme The Stooges voire les Ramones. Son garage-rock allie efficacité et respect des traditions à tous les niveaux. Le son saturé de la 6-cordes de New Kind Of Kick, la voix trafiquée de Dimitri et la rythmique obnubilante concourent à pousser au paroxysme le mimétisme avec des références comme Iggy Pop.
A coté de ces titres rocks endiablés et usants, se perdent des petites banderilles au mid-tempi lourds et dangereusement addictifs : Vinnie And The Morphine est de ceux-là. Le titre est ressassé tout au long des 3 minutes tandis que la 6-cordes gémit à l’approche du final dans une rédemption salutaire. I Wonder, And I Know The Devil surfent sur ces rythmes hypnotiques s’approchant de temps en temps d'une country soutenue et largement électrifiée (à l’image de ce qu’un Webb Wilder a pu faire en son temps avec "DooDad").
Puissant, nerveux et sans réel répit pour l’auditeur, "I Think The Drums Are Good" s’élève d’un cran par rapport à son prédécesseur. En constante progression, Driving Dead Girl livre une fois de plus un pamphlet dévastateur pour nos corps tant ceux-ci chercheront à se contorsionner et se mettre en mouvement à l’écoute de ce rock énergique et efficace. Driving Dead Girl confirme donc les espoirs placés en lui et bascule définitivement et durablement dans le peloton de tête.