Précédé par un EP sorti fin 2012, "Afterthoughts" est le quatrième album studio des Italiens de Nosound. S'il est parfois difficile de définir le genre musical auquel affilier certains disques, ce n'est pas le cas ici. Vous aimez le rock atmosphérique ? Alors, bonne pioche, vous avez peut-être trouvé votre album de l'année.
"Afterthougths" porte en effet haut et fort tous les stigmates du genre. Un tempo uniformément lent, des mélodies mélancoliques, un chant désenchanté et monocorde distillant une noire nostalgie sans jamais hausser le ton (sauf peut-être sur le final de 'Paralysed'), des nappes éthérées de synthés, des guitares qui tiennent longuement la note, le tout laissant une impression de tristesse ineffable et de désespoir irrémédiable.
Le risque de ce genre de musique est de tomber dans la redite et de basculer d'une sombre mélancolie à un ennui profond. Nosound évite cet écueil avec intelligence. D'abord la qualité de l'écriture est indéniable. Certes, tous les titres se ressemblent un peu mais l'album n'a pas de ventre mou, chaque morceau apporte son grain d'émotion et l'ensemble forme un tout homogène.
Le chant de Giancarlo Erra flanquerait le bourdon à une armée de clowns sous Prozac, semblant porter tous les malheurs du monde dans la moindre de ses inflexions. Il est aidé dans sa tâche dépressive par les sonorités dramatiques du violoncelle de Marianne DeChastelaine, instrument idéal dès lors qu'il s'agit d'instaurer une atmosphère funèbre. De délicats passages de pianos alternent régulièrement avec une guitare plaintive. Néanmoins, évitant de sombrer dans une morne mélancolie, une batterie et une basse vitaminées mais point trop excessives viennent régulièrement créer un contrepoint dynamique au spleen intimiste des compositions.
Si vous aimez Porcupine Tree, le Pink Floyd planant de "Wish You Were Here" ou les prestations de Rick Miller, précipitez-vous sur "Afterthoughts". Non seulement vous passerez un très agréable moment, mais les 500 premières commandes bénéficieront d'un disque bonus reprenant les versions instrumentales de chaque titre. Les autres se contenteront d'un packaging - au demeurant assez sympathique - contenant un CD et un DVD en son Dolby Digital 5.1.