Sorti des aciéries d'outre-Rhin en 1993, Purgatory peut à juste titre être considéré comme un vétéran du Death Metal du vieux continent. Cela ne fait pas nécessairement de lui un bon groupe mais assure d'avoir au moins à faire à du solide, du qui fait saigner les muqueuses. Bref, du garanti 100% casque à pointe.
Chez les Allemands, on aime la tradition. Purgatory demeure ainsi fidèle à un Death lourd et rapide comme un panzer, le blindage ferrugineux aux arêtes tranchantes et possédant cette froide âpreté toute germanique. Old-school peut-être, mais paresseux certainement pas. Au contraire, le temps qui passe semble n'avoir aucune prise sur cette horde barbare qui, vingt ans après ses débuts, sonne plus sauvage que jamais, gonflée au Viagra par boîte de 12.
Plus sombre également, comme en témoigne sa nouvelle offrande, DEATHKVLT - Grand Ancient Arts. Une quarantaine de minutes durant, Purgatory y assène un Metal implaccable et aussi vicieux que vicié, blockhaus grisâtre et massif dont le son compact participe d'une intensité étouffante. Démoniaque. Dès "Onward To The Burning Shores", l'étau se ressert, labourant les chairs déjà meurtries. Il ne se desserera plus, pas même le temps d'une reprise explosive de Demigod.
N'osant pas trop serrer le frein à main, si ce n'est durant la première partie de "Underneath Fathomless Depths", gouffre d'un noir d'encre chargé d'ondes malsaines, les Teutons maintiennent tout du long une vitesse supersonique, laissant l'auditeur sur les rotules. D'une densité extrême dans sa malfaisante brutalité DEATHKVLT n'a nullement besoin de durer plus longtemps pour atteindre son but.
Purgatory nous entraine à participer à une plongée cryptique dans des profondeurs insondables et oppressantes, écrasés par une puissance mortifère. Dans le genre, on ne fait pas mieux.