ARTISTE:

MR AVERELL

(HOLLANDE)
TITRE:

GRIDLOCK

(2013)
LABEL:

GLASS ONYON

GENRE:

AUTRES

TAGS:
Chant grave, Expérimental, Happy, Happy, Mélancolique, Théatral
"Une fois l'univers capricieux de Mr Averell apprivoisé, on découvre un monde de poésie et de tendresse, de sensibilité à fleur de peau."
CORTO1809 (17.05.2013)  
4/5
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Mr Averell fait partie de ces artistes improbables qui livrent des albums … improbables. Vous aimez les tubes FM, passez votre chemin. Vous êtes plutôt rock progressif mélodique qui vous fait voyager le temps d'un solo stratosphérique de guitare ou de clavier, ce disque n'est pas pour vous non plus. Vous êtes de ceux qui au lycée ont toujours préféré la fille un peu effacée à la bimbo de la classe, plus sensibles au charme qu'à la beauté. Alors peut-être trouverez-vous un intérêt à "Gridlock" !

L'affaire n'est cependant pas gagnée, tant l'objet est étrange. "Gridlock" tient plus du concept que de la musique, c'est un état d'esprit, une humeur, un maelström de sensations et de sentiments plus qu'une succession de chansons. Un album hors norme, un OVNI décalé et atypique à la manière d'un "The Fall Of The House Of Usher" de Peter Hammill ou d'un "Orfeas" de Judge Smith. Références non prises au hasard car, pour son disque, Mr Averell, à la ville René van Commenée, s'est entouré de nombreux musiciens gravitant autour de Peter Hammill et de Van der Graaf Generator : outre Judge Smith déjà cité, on retrouve David Jackson, Monsieur saxophones en délire, Hugh Banton et ses orgues magiques, Stuart Gordon, John Ellis et Lene Lovitch, cette dernière ayant participé aux deux albums cités ci-dessus. Bref, un microcosme d'artistes dont l'un des points communs est sans conteste l'originalité de leur approche musicale.

Et pour l'originalité, on est gâté. "Gridlock" est un album barré, déjanté, halluciné et hallucinant. Pas la moindre concession au commercial ni même à l'auditeur. Tout est livré brut de fonderie avec peu de chance de rester indifférent : on aime (il faudra quand même plusieurs écoutes pour en arriver là) ou on déteste.

Après une introduction à peine audible constituée de sons diffus ('Lock'), on prend de plein fouet le chant de René van Commenée sur 'Break The Mirror'. La voix d'un gars qui a dû beaucoup fumer et boire, aussi gracieuse que les croassements d'un corbeau. L'expérience est d'autant plus déstabilisante que la mélodie d'accompagnement est un délicat mélange de piano et d'orgue Hammond, épicé des tonalités suraigües du saxophone et des sonorités inhabituelles d'un euphonium. Cette voix perturbante rend presque ordinaire la musique qui l'accompagne. Pourtant, même si la plupart des titres ont une structure classique de chansons, le traitement et la diversité des thèmes font de chaque morceau une curiosité difficile à apprivoiser.

'Lock', 'Babel' et 'Unlock' sont des expérimentations bruitistes et industrielles. 'Break The Mirror', 'Kiss The Girl' et 'Gridlock' des chansons théâtrales laissant libre cours à la fantaisie des interprètes. La trilogie située au centre de l'album ('Deliberatly', 'Boxes' et 'The Fear Of Dreaming') présente l'aspect le plus abordable de "Gridlock" : de poignantes mélodies romantico-gothiques, mélancoliques et victoriennes. '100 Presents' et 'Ridehoo!' sont des chansons-farces. La première est constituée d'une phrase ininterrompue partant de l'aigu et descendant la gamme dans le grave sans respirer. La seconde est chanté ad libidum d'une voix d'ivrogne que l'alcool rend gai, soutenue dans ses efforts par un orgue de barbarie guilleret et une batterie primesautière.

Difficile de décrire plus avant cet album tant les inventions délirantes peuplent chaque mesure. Nombreux sont ceux qui ne dépasseront pas les deux minutes d'écoute, la voix de van Commenée étant un obstacle quasi-rédhibitoire. Pourtant je ne peux qu'encourager les plus audacieux à persévérer. Une fois l'univers capricieux de Mr Averell apprivoisé, on découvre un monde de poésie et de tendresse, de sensibilité à fleur de peau dont 'Sightseeings' est le plus beau fleuron. Avec trois fois rien, un piano famélique et fantomatique, une voix désespérée et lancinante qui murmure plus qu'elle ne chante, van Commenée crée un grand titre qui vous transforme en un immense frisson. Rien que pour lui, l'expérience vaut d'être tentée.


Plus d'information sur http://www.averell.nl/





LISTE DES PISTES:
01. Lock - 00:41
02. Break The Mirror - 03:27
03. Kiss The Girl ! - 05:08
04. Deliberately - 04:06
05. Boxes - 08:16
06. The Fear Of Dreaming (for Marijke / A - Weakness, B - The Fear Of Dreaming) - 06:10
07. 100 Presents - 00:13
08. Babel - 02:31
09. Gridlock - 03;22
10. Sightseeings - 06:59
11. Unlock - 01:31
12. Rideehoo !! - 03:57

FORMATION:
David Jackson: Saxophones (2,3,9,10), Cor (3,9)
Dyane Donck: Basse (1,6,9,11), Conception sonore (1,11)
Hugh Banton: Orgue (5)
John Ellis: Guitare (3,10), Basse & EBow (3,9)
Judge Smith: Euphonium (2), Harmonies vocales (9)
Lene Lovich: Chant (3, 9), Choeurs (6)
Lisa Weiss: Choeurs (3,6)
Martijn Alsters: Guitare (6), Conception sonore, Piano trafiqué & Rediffusion (1,11), Sifflet (12), Sirène (12)
Mike Garson: Piano à queue (4, 10)
Ninca Leece: Conception sonore (3)
René van Commenée: Chant / Claviers / Batterie / Conception sonore, Percussions, Accordéon (5), Sampling (8), Orgue de Barbarie (6,12), Frog (1,11)
Stuart Gordon: Violon & effets électroniques (6)
Tammo Heikens: Guitare & basse (6)
Willem Tanke: Orgue (5 section centrale)
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
TONYB
21/05/2013
  0 0  
2/5
Objet très bizarre que ce Gridlock, contenant aussi bien des titres très expérimentaux, portant sur les nerfs, que des morceaux qui trouveraient leur place sur un des albums solo de Roger Waters ('Boxes' ou 'Sightseeings', ce dernier étant tout simplement magnifique par la grâce de son piano), ou encore de "performances" évoquant un Shane Mc Gowna (The Pogues) sous amphétamines.
Il y a donc à boire et à manger sur cette galette, pas inintéressante, mais à ne pas mettre tout de même entre toutes les oreilles.

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STAFF:
3/5 (2 avis)
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