Le projet Yvan Guillevic qui rassemble de multiples musiciens autour de lui, sort son deuxième album We Live, We Die deux ans après un End Of The World salué par la critique. Selon les dires du compositeur breton PYG se veut l'incubateur pour une musique aux prétentions rock progressif diverses et taillé pour la scène.
D'éléments progressifs, les onze titres de We Live, We Die en sont relativement dépourvus et les parties instrumentales autant que les architectures font plutôt dans le hard-rock d'obédience mélodique, voire l'AOR des débuts. Hormis l'introduction "We Live, We Die Part 1" qui est une belle ode délayée à la guitare gilmourienne et le dernier titre plus complexe "Song Of The Werewolf", le disque de Yvan Guillevic et ses compagnons accumule des riffs rock un peu sommaires sur des rythmes linéaires. L'engouement d'une partie de la Bretagne pour l'enfant du pays n'est pas directement lié à une identité régionale qui transpirerait dans les compositions du lorientais. A part les quelques notes de harpe de "Tonight I'll Kill A king" et le nom de Pat O'May dans "The Dog Who Wants To Play", point de folklore armoricain.
Les points positifs de We Live, We Die résident dans les prises de soli de Yvan Guillevic et dans les performances de la chanteuse Nelly Le Quilliec (entre Aleena Gibson de Kaipa et les divas du métal symphonique) qui donnent du relief à certains titres un peu palots. Dommage que des reverbs outrancières viennent alourdir la finesse de leur intervention. Les fautes de goût se retrouvent tout au long de l'album avec des claviers à la limite du kitsch et des sons de batterie manquant de brillance et de percussion. Les meilleurs titres sont l'efficace "Ocean Chaser" et "The Dog Who Wants To Play", la ballade et son pont intéressant "I Won't Let You Go" et l'enlevée "Song Of The Werewolf" un peu ternie par des growls inopportuns.
D'un côté le potentiel d'Yvan Guillevic en tant que soliste et de l'autre un manque d'audace global font de We Live, We Die l'exemple même du disque frustrant. Malgré les défauts de production et de finition qui perturbent une bonne partie de l'écoute on ne peut que reconnaître le caractère direct des titres de cet album et conseiller d'aller se faire une idée de ce We Live, We Die en concert. PYG se présente comme un groupe qui compose avant tout avec l'envie de se produire et ce disque a toutes les raisons de trouver une nouvelle dimension sur scène.