Ce cinquième album en dix ans des norvégiens de Gothminister confirme le virage entamé avec la précédente livraison vers le metal industriel. Les concerts du groupe usant de maints effets spéciaux dans une veine théâtrale proche de Lordi lui ont permis de se faire remarquer et de participer aux finales norvégiennes pour une place à l’Eurovision. Allons-nous retrouver cette énergie dans les disques du combo.
Contrairement à Rammstein, Gothminister s’exprime en anglais évitant ainsi l'écueil de la langue. Sur cette galette quatre titres d’une durée de l’ordre de la minute servent de liaison entre les autres compositions soutenues par deux guitares (pas de basse ici), des claviers pour une assise électronique (bruitages, nappes) et une batterie abusant de la double pédale.
Quelques vocalises féminines parsèment la galette (l’intro de la plage éponyme) contrebalançant le chant de masculin largement porté sur le registre grave à la limite du guttural. La durée des compositions est calibrée et permet de balancer des titres aux mélodies souvent persistantes car réussies (Horrorshow, Boogeyman) sur un traditionnel montage couplet/refrain. Une dose d’électronique colorise l’ensemble donnant par exemple une sonorité métallique à la batterie et l'on pourra noter quelques subtiles envolées de claviers (Nightmare) directement inspirées de Nightwish.
Finalement, cet "Utopia" n'est pas mauvais mais il reste terriblement standardisé dans un contexte où nombre de combos squattent le créneau. Il semble ainsi plus être un moyen de promotion qu'autre chose pour présenter les délires gothiques et morbides de leurs auteurs. Si ceux-ci venaient à passer près de chez vous, n’hésitez pas ! Il y aura de fortes chances que vous ne soyez pas déçu par le spectacle.