Nouveau groupe hébergé par l'écurie allemande Progressive Promotion, Cyril est un assemblage de musiciens en provenance d'autres combos de même origine, fondé par le multitâche Marek Arnold déjà impliqué entre autres au sein de Seven Steps to the Green Door et Toxic Smile. Ce premier album conceptuel est basé sur le cultissime ouvrage de HG Wells, La Machine à Remonter le Temps.
Composé de 10 titres enchaînés, Gone Through Years nous propose une musique qui ne dépaysera pas les oreilles familières des autres productions de Marek Arnold. Nous sommes ici face à un néo-progressif renforcé de légères touches métalliques, évoquant bien évidemment les récentes publications de Flaming Row ou Seven Steps to the Green Door. L'aspect conceptuel qui préside à l'histoire contée met très en avant les parties chantées, le vocaliste principal – Larry Brödel - étant rejoint régulièrement au sein des refrains puissants et majestueux par trois choristes apportant une dimension supplémentaire à ces passages souvent entêtants. Les quelques interventions féminines, dont on regrettera la rareté, rehaussent également l'ensemble, qui au final évite le piège de la narration chantée souvent rencontrée dans ce type de projet.
Adepte d'une musique riche au sein de laquelle les guitares se taillent la part du lion, le groupe prend un malin plaisir à empiler les différentes couches sonores tout en réussissant à diversifier son propos, passant au sein d'un même titre d'une introduction pop/rock mâtinée de groove à un final symphonique, en transitant par des couplets portés par des guitares incisives en diable. Pour cela, Cyril convie bien évidemment des claviers aux sonorités analogiques à venir soutenir les guitares et l'utilisation régulière d'instruments à vent (saxophone et clarinette) vient apporter une coloration toute particulière à une musique qui se révèle finalement plus complexe que la simple étiquette néo-progressive qui y est accolée ne pourrait laisser paraître. Le plus de cette recette trouve son point culminant avec l'excellent Through Time and Space, suivi de près par les deux plages qui ouvrent et clôturent l'album, toutes deux basées sur un même thème, sa déclinaison dans le bien-nommé Final Ending étant tout simplement jubilatoire.
Album à s'ingurgiter d'une seule traite, Gone Through Years est une œuvre qui demandera toutefois quelques écoutes avant de révéler tous ses atours, en raison d'une fausse simplicité qui pourrait transparaître de premier abord. Marek Arnold nous démontre une nouvelle fois tout son talent, la galaxie de groupes auxquels il adjoint désormais son nom produisant depuis quelques temps des albums tous plus solides et intéressants les uns que les autres.