En dépit d'un toujours confortable statut d'ancêtre que ses 27 ans d'âge lui confèrent et six galettes (seulement), Extrema reste toutefois largement méconnu. Une carrière en pointillés où les phases d'abstinence l'emportent sur une productivité pour le moins hasardeuse sinon irrégulière. Ainsi, quatre ans séparent Pound For Pound, sa précédente cuvée, de The Seed Of Foolishness ! Celle-ci lui offrira-t-il le sésame vers la notoriété qu'il mérite ?
Si le nom d'Allhelluja ne vous est pas inconnu, celui d'Extrema devrait alors vous rappeler que ses deux membres (quasi) historiques, le guitariste Tommy Massara et le chanteur Gianluca Perotti partagent leur emploi du temps entre les deux formations, depuis que le second a été recruté pour gueuler dans le micro à la place de l'imposant Jacob Bredahl. On fait donc dans un metal velu, compact et massif.
Mais là où Allhelluja balance entre Stoner graisseux et Hardcore que saupoudre une discrète touche progressive sur Breath Your Soul, Extrema est solidement ancré dans le Thrash Metal que seules quelques pistes vocales à la Nick Holmes (Paradise Lost), comme sur "Again And Again" par exemple, ainsi qu'une tentation plus mélodique à l'image de l'excellent "Bones" ou bien encore "A Moment Of Truth", ballade cependant presque ratée, viennent adoucir quelque peu.
Propulsé par une rythmique du feu de dieu qu'enrobe une prise de son ad hoc, The Seed Of Foolishness entame un démarrage tout en lourdeur plombé avec le colossal "Between The Lines", cartouche à la tension latente qu'émaille un court et racé solo de six-cordes. Mis à part "Ending Prophecies", longue piste de près de sept minutes qui meurt sur un final acoustique, le reste est souvent du même tonneau, forteresse implacable qui se dresse au milieu d'un champ de bataille nerveux nourri à la Bay Area tel "The Distance" ou "Pyre Of Fire" et ses riffs façon rouleau-compresseur dignes du Exodus guerrier de ces dernières années, que le chant de Gianluca, par ailleurs d'une belle diversité de ton dans ses attaques ("Sick And Tired"), rend plus groovy qu'hargneux.
S'il est permis de douter que The Seed Of Foolishness apporte à ses géniteurs un surplus de reconnaissance, au moins leur permet-il d'enrichir une discographie d'une sympathique réussite.