Parfois la musique se passe de longs commentaires. Celle de "Love Undercover" est de celle-ci. James Skelly est le leader du groupe psychéFolk The Coral, groupe qui après avoir sorti pas moins de 7 albums en neuf années semble entrer dans une période de pause prolongée. Ainsi, avec l'appui d'amis musiciens issus de groupes comme Sundowners et Tramp Attack il fonde The Intenders et propose ici un album très 60's, entre Britpop et Folk, aux compositions bien plus directes et simples que celles de son ancien groupe.
Dans un format très court, en dehors du final 'Darkest Days' bluesy et déclinant avec délice tel un couché de soleil, James nous enchante de sa voix mélancolique à souhait à travers laquelle perce toujours quelques rayons (voilés) de joie et d'espoir.
'You've Got It All' qui ouvre l'album possède de quoi fédérer tous les peuples du monde par sa légèreté et son texte qui parle à chacun. Dans une veine plus Roots, 'Do It Again' rend hommage aux cinq notes qui ont lancé l'histoire du Rock N' Roll dans une ambiance électroacoustique alors que 'You And I' rappelle le célèbre 'Save The Last Dance For Me' des Drifters. Le groupe derrière fait bien plus qu'accompagner le maître. Il tisse une ambiance solide et profonde où chaque détail vous aidera à replonger dans les Sweet Sixites : les nappes de clavier, les guitares vintages, un harmonica parfois (sur 'Sacrifice'), un piano crooner ('Set You Free')…
Et Skelly, droit dans ses bottes et heureux comme un poisson dans l'eau, enquille les réussites : 'Here For You' est la ballade un peu Soul, 'What A Day' la ballade Pop, 'Set You Free' évoque un Eric Clapton dans sa période Pop/Rock alors que l'excellente 'I'm A Man' et ses trompettes mexicaine pourrait bien apparaître dans le prochain Tarantino.
Le gros point fort de cet album réside, à travers des compos à l'interprétation et aux arrangements solides, dans son hommage à la musique anglaise à travers des échos aux Beatles, aux Turtles, à Cat Stevens, Cream, The Yardbirds, The Moody Blues et tant d'autres. Un album qu'on ne peut pas ne pas aimer au final, et qui, sans pour autant apporter quoi que ce soit de neuf, fait un bien fou.