Après un EP en 2011 ("Sinners In The Hands Of An Angry God"), John 3:16 est devenu l'élément moteur permettant à Philippe Gerber de faire partager ses aspirations musicales. Après avoir pris connaissance de l’origine du patronyme, une citation de l’évangile, et appris que ce dernier avait largement influencé le projet dont il est question dans cette chronique, on pouvait s'attendre à des tirades évangélistes saupoudrées de chœurs de gospel à l’image de l’avant dernier album de Peter Gee (Pendragon). Mais, bonne surprise, il n'en est rien.
Tout au plus pourra-t-on noter une certaine propension à étirer des citations mélodiques dans le cadre de compositions donnant dans la recherche permanente d’émotions oniriques. Car, si Phillipe Gerber a pratiquement tout fait seul et s’est appuyé manifestement sur des boîtes à rythmes, il arrive à transmettre ses sentiments d’une manière assez efficace dans un registre cold-wave où les multiples couches de 6-cordes et les nappes de claviers "ambients" emplissent l’atmosphère.
Majoritairement instrumental – seul Fall Of The Damned bénéficie d’un sample final de voix - l’auteur s’applique à développer des boucles simples recherchant les montées en puissance progressives à l’image du titre final tout en privilégiant des tempos lents, lourds et inquiétants. A charge de John 3:16, nous pourrions regretter cette propension à vouloir empiler tous ces effets donnant par moment l'impression que les mélodies se perdent dans un brouillard sonore.
Il y a dans cet opus les prémices certains d’une suite qui, si elle se veut moins élitiste, pourrait rassembler un grand nombre d’auditeurs dans un registre Cold Wave/Athmosphérique/Ambient. Si la thématique de l’album est intéressante, l'album se voit malheureusement affaibli par un manque de diversité évidente, tant dans les sons que dans les rythmes.