Lopsided, ou "tordu" pour les francophones que nous sommes, en voila un groupe au nom évocateur ! A quoi pouvons-nous nous attendre musicalement si ce n’est un patchwork à l’image de l’artwork ? Réponse dans le premier album du quintet lillois qui doit rattraper le temps perdu depuis sa création en 2003.
Si l’entame "White Dress…"/ "… For a Black Sheep" a des allures d'un rock progressif atmosphérique proche de Pain of Salvation agrémenté d’un zeste de post-metalcore tant musicalement qu’à la faveur de la couleur et du phrasé limite rappé de Nicolas Dumoulin et si "Adrift" pourra évoquer "Remedy Lane", la musique de Lopsided serait plus certainement à ranger du côté du metal alternatif aux relents progressif comme en témoigne "Gripped by Fear" marqué du sceau de Tool… Dans cette lignée, il n’est pas étonnant de retrouver des titres metal/rock alternatif entraînants comme "Ramparts", "Madmartiga", "The Pearl and the Pebble" ou la ballade "Sixteen", tous calibrés pour le marché américain.
Mais bien malin celui qui pourra coller une étiquette définitive à Lopsided, notamment au contact de "Moïa" ou "Another Parallel Road" qui, entre progressif et expérimentations metalcore, semblent avoir pour mission ultime de déstabiliser en permanence l’auditeur dérouté par tant de richesse.
Nouvel élève surdoué de la fabrique à génies Klonosphere, Lopsided nous propose un premier album indéfinissable à l’image de son artwork mais un album où l’ennui n’est pas de mise. Avec "Holda's Grace", Lopsided semble enfin voir le début d’une carrière pleine de promesses en entrant dans la catégorie espoir de la scène alternative progressive et risque fort de faire parler de lui à l’instar d’un LizZard.