Bouillon de culture métallique
Corvus est un groupe originaire des USA qui pratique le métissage musical... Prolifiques, ils ont à leur actif six albums parus en seulement quatre années, et cette frénésie d'écriture se ressent bien à travers leur musique explosive.
Les compositions de Corvus ont pour base un metal pluriel, capable de changer sans cesse de peau. Bien entendu sont présents des riffs telluriques, une batterie rythmée et des voix travaillées au service de textes de qualité... La parenté semble désigner des groupes aux multiples facettes comme Into Eternity, notamment sur Hear No See No Speak No, Sweet Revenge voire Linkin Park par les contrastes évidents entre acoustique et électrique.
Les interventions solistes sont techniques, la palette de jeu est variée avec quelques sweeping pour garantir la touche guitare-héro. La batterie est énorme et sait écarteler nos oreilles avec cependant une grande finesse. Les claviers savent construire des moments plus intimes (Never Forget) par des interventions sans artifice au piano (My Greatest Mistake) ou des ambiances plus électro qui ne sont pas sans rappeler Chroma Key (Crucify). La dernière touche de couleur est apportée par la voix qui alterne chant mélodieux imparable et grunt explosifs ; on pourra ainsi apprécier sans modération les harmonies de Soldier of The Dmaned et son passage a capela ou Used et Food For the God et leurs belles lignes mélodiques.
Corvus semble avoir réuni une bande de chimistes un peu fous, un peu rêveurs qui ont réussi à mélanger des ingrédients instables pour faire une musique sensuelle explosant en un feu d’artifice coloré. Si l'art de la composition est question de proportions et de d'ambiances, ils ont trouvé la recette qui fonctionne à merveille et proposent ainsi un bon album de musique progressive qui brise les carcans établis.