Souvenez-vous, en 2008 nous avions laissé Wastefall - comme l’état de son pays d’origine - totalement exsangue, sans aucune perceptive alors que le groupe était promis au plus bel avenir suite à la sortie du fantastique "Self Exile" suivie d’une tournée prometteuse notamment en première partie de Pain of Salvation… En 2010, nous apprenions finalement par Domenik Papaemmanouil qu’avec ses compères, Alex Katsigiannis et Nick Valentzis rejoints par Konstantinos Galimis, ils avaient décidé de remettre le couvert… Mais rien ne semble simple chez nos amis grecs et il aura fallu près de trois années supplémentaires pour que cette reformation tant attendue par une partie du microcosme metal progressif se concrétise au travers de cet EP.
Dès les premières notes de "Recycle the Elite", les fans constateront que tous les ingrédients de la recette Wastefall répondent à l’appel pour élaborer un metal progressif mélancolique et torturé, voire grandiloquent par moment, sur lequel se greffe somptueusement les lignes de chant de Domenik Papaemmanouil à la tessiture chaude si particulière et proche de Daniel Gildenlöw.
Après les parenthèses "Hearts in the Gutter" mid-tempo clair-obscur fataliste par moment comme son titre évocateur le suggère et "Vulturnus" enragé sur lequel Domenik Papaemmanouil souffle le chaud et le froid à l’instar du Dieu du vent évoqué dans le titre, "The Poetics of Flight" et "Revolution Jar" clôturent magistralement les débats. Dans un style si spécifique que les grecs avaient réussi à créer en si peu de temps, ces deux titres sont le parfait reflet de la patte Wastefall à savoir un metal progressif intense oscillant entre furie métallique et parties mélancoliques au gré des parties piano/voix totalement envoûtantes.
En un peu plus des 28 minutes que constituent ce "Meridiem", Wastefall se fait fort de rassurer ses fans. Il en ressort un EP varié et dense, peut-être trop, nuisant ainsi à une certaine homogénéité. Il va sans dire que nous attendons donc la suite avec une grande impatience en souhaitant toutefois à nos amis de ne pas avoir laissé passer leur chance il y a cinq ans…