Sur le papier, le “Thousand Wishes” du groupe PBII a tout pour plaire. Second album de la formation néerlandaise après un “Plastic Soup” très plaisant à défaut d’être original, il se base sur le combat d’un petit garçon de 9 ans contre la leucémie. Scénario ambitieux qui demandait des moyens à la hauteur : PBII s’est adjoint les services d’un orchestre symphonique, le Het Hofstad Jeugdorkest, dont tous les musiciens ont entre 6 et 25 ans. Le projet sera joué en live début juin 2013, et les fonds récoltés iront à la fondation Kika, engagée dans la lutte contre les cancers des enfants. Pour ce nouvel album, le claviériste Michel Van Wassem a laissé le chant à une nouvelle recrue, Ruud Slakhorst (auparavant chanteur lead du groupe Edge of Sanity), au timbre pas si éloigné de Jon Anderson (Yes), avec des touches de Peter Nicholls dans la diction.

Le mélo orchestral est un genre à haut risque ... L’orchestre symphonique a souvent tendance à alourdir le propos, en contradiction avec le coté rock, et les pesanteurs se font sentir, à l’image d’un ‘Reflections’ qui vaut son pesant de confiserie ou de ‘Perfect Day’ volontiers grandiloquent. Bien des titres se perdent dans l’emphase, et c’est quand le groupe œuvre sans l’orchestre (‘Evil Weed, Into The Night’) qu’il se montre le plus à son avantage. Les récitatifs disséminés çà et là (les trois 'Eric’s Story') n’allègent guère le propos, et en jouant à fond la carte du mélo, PBII tombe dans l’ornière du pathos (la fin de ‘Parental Thoughts’) et en oublie de garder un fond mélodique solide, la plupart des titres s’étirant sans réelle consistance. Et c’est dommage, car certaines interventions auraient mérité d’être creusées, comme le solo de guitare très Hackettien, réussi mais beaucoup trop court dans ‘Land Of 1000 Wishes’ - vous ne rêvez pas, c’est bien Steve Hackett à la guitare ! - un titre qui rappelle d’ailleurs fortement Pallas dans son côté exubérant.

Compte tenu de la belle allure de leur précédent album, ce "Thousand Wishes" apparaît comme une déception, déception relative tout de même, car l’album s’écoute sans déplaisir, mais sans passion, ce qui est très dommage compte tenu de l’engagement du groupe dans ce projet méritant.