Un patronyme curieux, un visuel velu, illustration du bestiaire conçu par l'italien Ulisse Aldrovandi auquel ce deuxième album doit son nom, c'est peu dire que Lo ! fait tout pour repousser ! Impression par ailleurs renforcée par l'air de déjà-entendu tenace qui en poisse l'écoute.
A la décharge de ces Australiens, il convient d'admettre que le post Hardcore, genre aussi saturé qu'une rame de métro parisienne à l'heure de pointe, peine désormais à déclencher du nouveau, de l'inédit. Et le groupe a beau lui injecter une bonne dose de Post Metal voire de Sludge, soit les deux autres faces d'un même triangle aussi énervé qu'apocalyptique, rien chez lui ne vient jamais vraiment briser un électro-encéphalogramme désespérément plat. Un comble eu égard à la fois à une musique vibrant d'une tension sismique digne de plaques tectoniques qui se chevauchent et à une maîtrise du canevas explosif et rugueux.
Et quand bien même les va-et-vients au fond de son intimité permettent de dévoiler quelques (très) bons moments plus posés à l'image de "Haven, Beneath Weeping Willows", court instrumental tout en rondeur et grondant d'une sourde intensité, témoins "Bleak Vanity " et ses aplats de couches rampantes ou bien encore le terminal "So Below (Before We Disappear)" que vrille une pesante inexorabilité, force est d'admettre que Monstrorum Historia ne parvient jamais à s'extraire du tout venant. La faute, sans doute et comme très souvent, à un chanteur qui dégueule ses boyaux sans imagination, comme mille autres.
C'est d'autant plus dommage que derrière, ça joue bien, soutenant des fondations certes fatiguées, érodées par les coups de boutoir successifs d'une cohorte de traine-savates mais toujours efficaces pour qui apprécie le genre. Ceux-ci trouveront certainement dans cette poignée de crachats quelques miettes à picorer voire quelques frissons mais certainement pas la gaule des grandes heures du Post Hardcore...