Zero Reset est un groupe Italien tout récent venant de Gênes et ayant fait ses armes sur la scène depuis sa création en 2011 avant de sortir cette année leur premier album, "Closed In A Box". Comme son nom ne l'indique pas, les membres de Zero Reset produisent une musique à la croisée de plusieurs styles, inspirée par les années 90 mais à la démarche artistique résolument moderne. Le temps passé à jouer sur scène leur a permis de mûrir et de distiller toutes leurs influences dans un projet où surnagent Korn, Linkin Park, Rage Against The Machine ou encore Faith No More.
Les styles se mêlent et se recoupent et se superposent, toujours sur une base Rock Alternatif très pêchue. On y trouve de l'electro à travers les sons utilisés (les claviers très 90's de 'Dirty Stains' ou 'Dark Pool' ou certains samples et drumbeats comme sur le dernier titre), de l'industriel, et de l'alternatif avec une production assez rugueuse contribuant à former un tout homogène et indissociable. Les compositions sont toutes basées sur une structure classique de type couplet/refrain pour un résultat certes plaisant et accrocheur ('Asteroids') mais vite redondant au fil des écoutes.
On pourra ainsi apprécier la densité des morceaux et la présence de très nombreux arrangements et idées musicales assez habiles, variations dans les thèmes, subtilités rythmiques, crescendos progressifs ou mises en valeur ponctuelles de tel ou tel instrument. Si la basse est souvent mise en avant, la guitare est reléguée à un rôle de soutien et se voit privée de soli dans la plupart des cas. Mais au final, c'est bien le chant d'Albert Sardei, oscillant entre rap, chuchotements, et chant classique que l'on remarquera le plus. Possédant un timbre assez théâtral, il tente de l'exploiter au maximum à travers toutes ces techniques... Mais rapper n'est pas aussi simple et l'exercice est parfois raté comme sur le premier titre, 'Cheapstars', ouvert par un "YEAH" prononcé avec un terrible accent et des paroles empreintes de clichés exaspérants du style "Are you fucking ready ?", (expression revenant d'ailleurs assez souvent au long de cette galette). Albert Sardei possède également quelques tics de chant flagrants qui, sans gâcher l'écoute, la rend moins agréable...
Avec ce premier opus, Zero Reset nous offre un album de bonne facture, prometteur et largement émancipé de ses influences. Les deux morceaux les plus longs ('Last Dance' et 'Until the End Of Time') tutoient même le progressif avec leurs structures plus complexes et leurs ambiances très atmosphériques. Et si Albert Sardei possède une voix intéressante, elle nécessitera une plus grande maîtrise pour permettre au groupe de monter les marches vers la consécration.