Après s’être assuré une certaine réputation à la fin des années 80, le groupe de Ron Young fut emporté en 92 par la déferlante grunge et s’y disloqua ! Le style était déjà un peu décalé des autres groupes de l’époque, bien trempé dans le cambouis, d’où surnageaient un groove incroyable et une voix à se racler salement la gorge !
Reformés en 2001, ils publient un album en 2009 et les voilà enfin de retour avec un quatrième opus "American Dream". Dans la lignée des précédents, le groupe s’éloigne pourtant encore un peu du hard rock classique pour explorer un blues rock accrocheur.
La recette emprunte au Hard rock des années 80, au blues, et au rock sudiste typé Lynyrd Skynyrd. La voix de Ron Young n'est pas sans parenté avec celle de Van Zant alors que la guitare graisseuse est mise en avant et que la section rythmique complète le tableau par un groove sans faille.
Les premiers titres sont dans cette lignée mais juste sympas, "American Dream" faisant même un peu trop "américain". L’aiguille s’emballe un peu avec "Hard Rock Hell", pas loin de ce que propose Waysted avec Fin au chant. Sur "Prisoner Of love", l’ambiance désenchantée est des plus réussies, puis déboule le slow qui tue "Only A Memory Away", dans la lignée des meilleurs Lynyrd Skynyrd avec cette voix qui se dégrade progressivement... Enfin, du désespoir qui fait du bien !
La suite n'est que bonheur puisque "Is Your Crazy Gettin’ Lazy" nous fait du Status Quo sudiste alors que "Own Your Enemy", un des meilleurs titres de l’album, envoûte par son mid-tempo et son chant rocailleux. Enfin, si l’intro "Thin Lizzy" de "Drama Queen" ainsi que sa guitare solo rappelleront les origines hard rock du groupe, le dernier titre "Dirty Water" fait le grand pont entre Johnny Cash (l'intro) et un blues acéré.
Un album réjouissant, pour amateur du genre, sans grande originalité, mais à l'efficacité sans faille.