Après le déroutant Dazzle Ships et un succès commercial mitigé, OMD remet le couvert très rapidement avec la publication de Junk Culture, galette au format plus traditionnel que son prédécesseur.
Ce nouvel album va clairement marquer un virage dans l'orientation musicale du groupe. Les expérimentations en référence à Kraftwerk disparaissent peu à peu, même si d'aucuns considéreront les bruitages électroniques qui parsèment Junk Culture comme une nouvelle preuve de l'anti-conformisme assumé du groupe. Mais surtout, les compositions qui étaient jusque-là fortement marquées par des mélodies répétitives marquées au fer rouge des synthétiseurs, s'orientent désormais vers une pop plus conventionnelle dans laquelle l'électronique ne joue plus qu'un rôle d'accompagnement, au même titre que les instruments rock traditionnels de plus en plus présents.
Tout ceci ne serait qu'anecdote si la qualité d'écriture et de mélodiste d'OMD était toujours au rendez-vous, ce qui n'est malheureusement pas le cas.
Pourtant, le groupe nous propose en ouverture un nouvel "Omni", avec un titre éponyme instrumental qui envoie durant 4 minutes une sorte de transe électronique envoûtante, telle une porte d'entrée vers des paradis artificiel. Juste derrière, OMD nous délivre avec Tesla Girls son habituel tube à la mélodie imparable, mettant ainsi l'album sur d'excellents rails. Mais le soufflé va très vite retomber avec tout d'abord un Locomotion peu inspiré et au caractère lourdingue renforcé par une section de cuivres certes originale mais peu à son avantage. Ce titre connaîtra néanmoins un réel succès, notamment aux Etats-Unis. Ensuite ? Une collection de titres sans âme, sans cohérence, aux mélodies insipides bien loin des géniales inspirations qui ont porté aux nues les précédents albums. Le fond du panier est atteint avec All Wrapped Up et son ambiance carioca-funky, puis par le bruitiste et plus qu'agaçant White Trash où le génial Fairlight CMI, instrument récemment apparu sur la scène rock, se retrouve réduit à l'état de simple gadget. Heureusement, l'album se conclut par un Talking Loud and Clear bien plus consistant, mélodie sympathique à l'accompagnement cristallin rehaussé par un saxophone bienvenu.
Album charnière entre deux époques dans la discographie d'OMD, Junk Culture pêche clairement par une inspiration en berne, d'autant plus mise en exergue par le changement plus que perceptible d'orientation musicale. Restent une poignée de titres plus que convenables et bien dans la tradition du groupe, ce qui est trop peu pour sauver un ensemble globalement passable.