Cofondateur du groupe, le sautillant Paul Humphreys quitte (temporairement) l'aventure OMD après la publication d'un premier best-of en laissant le seul Andy Mc Cluskey aux commandes d'une véritable machine à succès. Fait inhabituel jusqu'alors dans l'histoire du groupe, cinq années vont s'écouler avant que ne paraisse un successeur à The Pacific Age, dernier effort en commun du duo.
Et pour cette nouvelle production, le nouvel homme fort d'OMD va dans un premier temps revenir aux basiques qui ont servi de fondation à son histoire. Comme à son accoutumée, le groupe ouvre sa nouvelle production par un premier "tube" : sur une rythmique dynamique, Sailing on the Seven Seas nous propose une mélodie qui fait mouche immédiatement, avec une coloration synthétique fortement marquée, bien en phase avec la nouvelle décennie qui s'ouvre. A l'autre bout de l'album, Mc Cluskey nous offre (enfin !) une reprise du groupe qui a servi de guide durant toute l'histoire d'OMD, Neon Lights issu de l'album de Kraftwerk The Man Machine, complètement intégrée dans la tonalité générale de l'album. Malgré ces deux références au "passé", celle-ci a effectivement continué d'évoluer pour nous proposer une pop toujours aussi sophistiquée, mais portée par une rythmique globalement très "dance", avec des arrangements de nappes de claviers peu sophistiqués et propices à une sorte d'easy-listening.
L'écoute des différentes plages de Sugar Tax va en effet immerger l'auditeur dans une espèce de confort moelleux, distillant des mélodies sucrées toujours aussi efficaces, baignant dans une atmosphère de claviers aux sonorités travaillées très en phase avec l'époque, si on l'excepte le solo très kitsch de la première plage. L'ensemble se reçoit ainsi d'une seule traite, et seule une certaine redondance d'un titre à l'autre (même construction, mêmes sonorités) pourra venir quelque peu gâcher le plaisir.
Album ouvrant les années 90 et une navigation "en solo" d'Andy Mc Cluskey aux commandes d'OMD, Sugar Tax ne brille pas par son originalité mais délivre tout de même une partition homogène, dans un style se rapprochant fortement des Pet Shop Boys. S'il ne fait assurément pas partie des indispensables du groupe, il serait toutefois dommage de le laisser de côté, au simple titre d'un caractère apparemment simpliste, mais pourtant suffisamment bien troussé pour rendre l'ensemble à la fois divertissant et intéressant.