Continuant à porter seul sur ses épaules la marque OMD, Andy McCluskey poursuit néanmoins son bonhomme de chemin avec, dans la continuité de Sugar Tax, la publication en 1993 de Liberator, album pour lequel Phil Coxon vient l'épauler aux programmations, tandis que quelques invités viennent assurer les chœurs et une partie de guitare.
Pas de révolution par rapport à l'album précédent, ni de retour en arrière aux expérimentations électroniques des années 80 : Liberator nous propose de nouveau une douzaine de compositions pop synthétiques soignées, mélodies faciles et rythmiques dansantes de rigueur. Là encore, le style convie plutôt les Pet Shop Boys que Kraftwerk, et seule la qualité de réalisation et de production permet d'éviter que l'ennui ne s'installe, car l'inspiration n'est pas l'apanage premier de cette nouvelle offrande.
En effet, beaucoup de titres dont les durées oscillent entre trois et quatre minutes, présentent une structure ultra-classique couplet/refrain, ce dernier se trouvant répété ad-libitum en fin de plage. En clair, passées deux minutes, ces morceaux n'ont plus grand-chose à proposer si ce n'est une ritournelle de quelques secondes certes bien troussée mais à la répétition plus que lapidaire.
Alors bien entendu, l'ensemble reste de qualité, et des titres comme Stand Above Me ou le magnifique Christine et ses percussions sont autant de tubes en puissance, tandis que l'instrumental Agnus Dei vient judicieusement rompre l'enchaînement de chansons pop synthétiques en plein milieu d'album. Du coup, malgré les critiques formulées précédemment, on finit par se laisser prendre par cette ambiance mi techno mi new-age qui, sans solliciter outrageusement les neurones, permet néanmoins de passer un agréable moment.
Usant d'une recette ayant fait ses preuves, au risque d'en abuser, OMD nous livre un album sans véritable génie, mais dont la qualité moyenne lui permet néanmoins de tenir une place à ne pas négliger dans la discographie du groupe.