Mélangeant la chanson française et le rock progressif, Imago fut un groupe en vogue à la fin des 70's. Axé en grande partie sur les textes engagés ou poétiques, on est tout de même assez loin de la qualité d'écriture de Christian Decamps (Ange) et le timbre du chanteur ferait plutôt penser à Mona Lisa.
Le style musical emprunte beaucoup au folk et c'est l'ajout de la flûte qui apporte l'essentiel de la touche progressive. Les mélodies accrocheuses sont le principal attrait de l'album. On retrouve dans "Derrière Le Rideau", le style des chanteurs engagés un peu daté et j'avoue être assez hermétique à cette chanson-rock appliqué et lui préférer des artistes plus extrêmes ou la qualité d'écriture est vraiment là.
Ce qui me gène toujours dans ce genre de groupes c'est le ton légèrement prétentieux que l'on retrouve dans les petites formations qui se veulent progressive comme Versailles, Mona Lisa ou Angipash. Heureusement, le public n'est pas dupe et se focalise en général sur des artistes plus originaux et je citerais notamment Magma, Gong ou Ange (pour leurs liens direct avec la chanson). Par rapport à ce genre durant cette période, les chanteurs comme Mama Béa ou Patrick Abrial me semblent plus authentiques et transmettent davantage de sensations.
Pour tout dire, cet album ne mérite pas le détour car ses défauts trop évidents notamment dans les rimes faciles et le discours soixante-huitard très daté laissent une impression de déjà entendu. On regrettera l'absence de délires instrumentaux ou de folie lyrique particulier à la "french-touch" des 70's. Ici, on vogue entre deux eaux et la synthèse Progressif/chanson révèle des lacunes dans les deux genres. Je conseillerais aux amateurs de jeter une oreille discrète sur Imago avant de probablement se tourner vers des artistes plus originaux.