Troisième album en solitaire pour Andy McCluskey sous la dénomination OMD (avec néanmoins deux titres co-signés par Paul Humphreys, comprenne qui pourra) … et le moins que l'on puisse dire est que la recette appliquée depuis Sugar Tax ne va une nouvelle fois guère évoluer pour cette ultime publication avant la mise en sommeil du groupe.
Aussi, pour un descriptif global de l'œuvre dont il est ici question, je ne pourrais que renvoyer le lecteur assidu vers la chronique de Liberator, prédécesseur d'Universal, ce dernier étant peu ou prou réalisé à partir des mêmes ingrédients, donnant au final une collection de pop-songs soignées, aux mélodies faciles et aux arrangements consensuels, avec un côté dansant un peu moins présent qu'auparavant.
Là encore, le meilleur titre est celui qui ouvre le bal, et la présence conjointe d'une véritable batterie et d'un bassiste de renom (Phil Spalding), tout comme une construction un peu plus élaborée que pour les autres titres de l'album, ne sont sans doute pas étrangers au fait qu'Universal lance cette galette sous de bons auspices. Malheureusement, la suite va s'avérer nettement moins enthousiasmante ; non pas que ces morceaux soient foncièrement mauvais, mais l'impression de redite et de déjà-entendu vient rapidement polluer l'appréciation brute que l'on pourrait en avoir, la faute aux deux précédents albums construits sur le même moule.
Alors pour sortir de la routine, OMD vient apporter deux nouveautés de taille quand on les compare à la musique électronique répétitive produite par le groupe dans les années 80, avec la présence d'un chœur gospel pour un titre complètement a-capella – The Gospel of St Jude –, et la présence d'un orchestre à cordes sous la conduite d'Anne Dudley (Art of Noise) pour accompagner If You're Still in Love with Me … pour un effet plutôt raté, ces deux titres s'avérant bien poussifs et plutôt en décalage par rapport au style habituel du groupe.
Au final, ce dernier album, précédant une mise en retrait que l'on pensait définitive avant que le groupe ne reprenne ses activités dans sa formation originale en 2010, ne restera pas gravé dans les mémoires, souffrant d'un manque d'inspiration certain et de l'absence de moments vraiment forts. Malgré tout, une qualité de réalisation irréprochable permettra néanmoins de passer un moment somme toute agréable à son écoute … sans plus.