Moins de deux ans après "Mrs Love Revolution", le quatuor italien Mojo Filter nous revient avec "The Roadkill Songs" et ses dix nouvelles compositions. Si le groupe semble écrire à toute vitesse, il est aussi également abonné aux albums de faible durée. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle et il vous suffira d'une grosse demi-heure pour en arriver à bout.
Le combo reste également dans un registre sonore très vintage qu'il affectionne. Une nouvelle fois l'enregistrement semble s'être déroulé dans des conditions proches du live. Au chant, Alessandro Battistini reste toujours aussi convaincant et nous propose plusieurs variations vocales qui contribuent largement à diversifier les ambiances de l'album. Sur le plan musical la formation (deux guitares, une basse une batterie) reste sans surprise, plutôt énergique et propose des titres assez courts ne laissant pas trop de place aux développements.
'Beautiful June Day' est un peu l'OVNI de l'album. Agrémentée de percussions et d'une petite ligne de guitare folk, cette ballade présente Mojo Filter sous un nouvel angle, plus emprunt d'émotion. Le groupe gagnerait peut être à creuser un peu plus dans cette direction. Si 'The Black Ship' propose un beau passage de guitare à la ZZtop ou 'Better Love Your Man' permet de mettre en relief la basse et la batterie, 'Closer To The Line' est sans aucun doute le titre le plus abouti de l'album. Il propose une longue envolée dans les terres psychédéliques du début des années 70 sur un rythme lancinant et surtout envoûtant. L'album se clôture sur une ambiance country avec 'Nobody's Out Crying'. Débutant tout en douceur avec simplement une steal guitare et des percussions, il devient ensuite plus électrique pour laisser Jennifer Longo et ses fûts fermer le ban.
Mojo Filter affectionne le live et doit certainement y être bien plus convaincant que sur une galette studio. Sans être inintéressant, "The Roadskill Songs" reste un album accessible et agréable mais également assez moyen. Un album qui s'écoute aussi vite qu'il s'oublie.