Pour ce deuxième album, les hollandais de For Absent Friends semblent désireux d'affiner leur personnalité en se dégageant quelque peu des influences trop marquées sur "Both Worlds", son prédécesseur.
L'opus s'ouvre sur un 'Into Love' tout en nuances où le piano prend sa part pour créer une atmosphère douce. La guitare d'Edwin Roes alterne son acoustique et son saturé. Ce titre est assez progressif notamment avec sa plage instrumentale finale relativement travaillée où le six-cordiste nous gratifie d'un passage légèrement hispanisant avant d'attaquer un joli solo.
La production est toujours aussi propre et flirte indubitablement vers le rock FM des années 80. Le chant d'Alex Toonen est tout à fait adapté à la musique proposée, apportant un souffle et une inspiration là où il en manque parfois. Il est à la fois posé, doux et sensiblement puissant. Les balades 'Passing Days' et 'The Fight' lui donnent l'occasion de faire montre de sa qualité. Il chante notamment sur un fond de guitare acoustique et de cordes assez agréable sur une bonne partie de 'Passing Days'. La rythmique de 'Running Scared' est elle directement influencée pas les caciques du neo prog avec un format assez rock FM. Il s'agit d'un des titres un peu enjoué qui est plutôt réussi, à l'instar de 'Someone Like You', rehaussé par des cordes sur certains passages et dont les couplets s'inscrivent dans la droite ligne de Marillion.
Les Hollandais vont au bout de leur logique en proposant une balade piano/voix avec 'The Fight' ou encore l'instrumental ' The Bald, The Fat and The Ugly' où Edwin Roes s'exprime pleinement et de façon assez percutante. L'album s'achève sur les très bons 'Memories' et 'Nights' qui voient l'intervention de Saskia Lie-Atjam au chant.
For Absent Friends ne révolutionne rien mais assume encore davantage son rock néo-progressif FM tout en affinant sa personnalité et en s'affranchissant d'influences trop encombrantes. Les Bataves livrent donc un album agréable mais qui peine à marquer les esprits malgré d'indéniables efforts.